Votre maison peut-elle financer votre retraite ?
Enlevez-vous ça tout de suite de la tête. Oui, l’immobilier « à revenu » est un excellent moyen de gagner sa vie et de financer ses vieux jours, mais notre maison, c’est complètement autre chose. C’est d’abord et avant tout une DÉPENSE de consommation. Ce n’est pas elle qui financera vos revenus à la retraite.
La récente (et exceptionnelle) poussée de croissance de l’immobilier n’est certainement pas un gage de rendements futurs. Ne vous réfugiez surtout pas dans la pensée magique qui fait miroiter que « la brique » est ce qu’il y a de plus sécuritaire et payant. Selon la banque JP Morgan Chase, sur 50 ans, le rendement moyen de l’accroissement de valeur d’une maison est de 3,2 %. Ce chiffre ne comprend pas les frais de rénos, taxes et autres. Bien sûr, vous pourriez vendre votre maison et acheter quelque chose de moins cher, mais les frais de déménagement, de décoration, taxes de bienvenue, frais de condo, notaire, etc., vont vous laisser une somme bien en deçà de vos espoirs.
MARC ET MARIE-SOPHIE ONT DÉCHANTÉ
En 2015, après 26 ans de travail chez un concessionnaire de voitures de Trois-rivières, Marc a pris sa retraite. Sa petite pension lui rapporte tout juste 26 000 $ par année. Sa conjointe Marie-sophie et lui ont bien sûr accumulé un peu de REER et de CELI, mais rien pour leur permettre de dépenser sans compter. Au fil des années, ils ont fait le choix assumé de rembourser rapidement leur hypothèque. Et voilà, leur grande maison est entièrement payée. À leur grande surprise, les jeunes sexagénaires ont réussi à revendre le bungalow payé 91 000 $ en 1989 pour 262 000 $. Mais, ils n’étaient pas au bout de leurs surprises.
Voulant se rapprocher de leurs enfants et petits-enfants qui habitent près de Montréal, ils souhaitaient habiter en banlieue métropolitaine. Ils ont été estomaqués par les prix des condos. À Terrebonne, les plus intéressants se vendent dans les 300 000 $. En faisant plusieurs compromis, comme une seule salle de bain, un seul espace de stationnement, une petite cuisine, un 3e étage au lieu du rez-de-chaussée, etc., ils ont déniché un condo neuf à 169 900 $. Avec les divers frais et taxes, il n’est resté que 75 000 $ en liquide.
Investis de manière diversifiée avec un niveau de risque modéré, ils peuvent espérer un rendement de moyen à long terme de 4 %. Cela fournira une rente annuelle de 4100 $ pendant 25 ans. Pas de quoi faire des folies, n’est-ce pas ? Fabien Major est conseiller en épargne collective pour Major Gestion Privée Inc. de Gestion financière Assante ltée.