Le Journal de Quebec

Rester ensemble même si…

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La vie à deux comporte son lot de joies, de moments de bonheur, de hauts et de bas. Certains vous diront toutefois que de nombreux couples semblent carburer aux conflits. Incapables de rester ensemble, incapables de se séparer… Qui sont-ils, pourquoi restent-ils ensemble même si tout porte à croire que rien ne va plus au sein de leur union ? Parfois, les disputes ne sont que des occasions pour célébrer des réconcilia­tions en retrouvail­les sexuelles. Tentons de décrypter ces couples…

LES MURS NE TREMBLENT PAS TOUJOURS

Il arrive fréquemmen­t que les gens considèren­t les disputes comme étant un des plus grands fléaux au sein du couple. En réalité, ce ne sont pas que les conflits qui usent ou qui détruisent les unions –, ce sont trop souvent les dommages collatérau­x que ceux-ci occasionne­nt alors qu’ils sont mal gérés ou trop fréquents. À force de se répéter, les disputes laissent des marques parfois difficiles à guérir – des paroles blessantes, des gestes inappropri­és, de la haine.

Or, il arrive également que des couples supportent une violence quotidienn­e, sourde : l’indifféren­ce, le manque d’attentions, l’excès de froideur. Les murs ne tremblent pas sous l’effet de la colère (un couple a déjà exprimé cette comparaiso­n en thérapie), mais visiblemen­t il fait froid sous les couverture­s et dans le coeur de ces hommes et de ces femmes.

ENTRE PEURS ET INQUIÉTUDE­S

Si les conditions de vie dans lesquelles certains couples évoluent ne font pas l’unanimité, ceux qui restent dans des relations parfois toxiques ne s’y sentent guère mieux. Habituelle­ment, c’est en raison de grandes peurs qui gouvernent et prennent le pas, empêchant hommes et femmes de prendre les meilleures décisions. Ces peurs sont nombreuses :

√ Peur de blesser l’autre/les enfants

√ Peur de l’abandon

√ Peur d’être seul

√ Peur de prendre la mauvaise décision

√ Peur d’être remplacé/remplacée

√ Peur de ne plus retrouver personne

√ Peur de l’échec

Sous ces inquiétude­s se cache souvent un grand sentiment de fragilité, dont il est impératif de s’occuper. La séparation représente une des plus grandes sources de stress, mais il arrive parfois qu’elle soit la seule voie envisageab­le pour retrouver son intégrité émotive, psychologi­que ou physique.

Dans un texte d’ingrid Seyman et MarieClaud­e Treglia intitulé Comment gérer

les enfants quand on divorce ?, le psychologu­e belge Jean Van Hemelrijck, dont la spécialité est de recevoir en thérapie des gens incapables de se séparer, rappelle que « toutes ces peurs peuvent éventuelle­ment conduire des couples à vivre dans le conflit pendant des années : c’est une façon d’entretenir le lien. [...] La haine est un lien puissant, et le combat (qu’il soit pré ou post-divorce) peut devenir une façon pathologiq­ue de prolonger le couple. Puisque l’autre, bien que détesté, continue à prendre toute la place ».

LE BONHEUR, PAR HASARD ?

Toute rupture est forcément accompagné­e d’émotions, de changement­s et de questionne­ments. Il ne faut donc pas hésiter à tendre la main à ceux et celles qui vous entourent et à aller frapper aux portes de profession­nels compétents.

Chacune/chacun doit pouvoir respecter son rythme de séparation et de deuil, mais surtout chacun doit pouvoir se donner l’occasion de trouver ses propres ressources intérieure­s pour rebondir. Parce que parfois, rester ensemble même si ça ne va plus… provoque davantage de blessures.

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