Le Journal de Quebec

Un tour de force

- Maxime Demers l Mdemersjdm

C’était un pari pour le moins risqué et audacieux. Mais le cinéaste québécois Denis Villeneuve a réussi à le relever haut la main en signant une suite de Blade Runner à la hauteur des attentes. Grandiose, brillant, captivant et spectacula­ire, son Blade Runner 2049 est un grand film de science-fiction qui ne souffrira pas de la comparaiso­n avec l’oeuvre originale.

Dès les premières images du film, on retrouve l’univers sombre et glauque mis en place par Ridley Scott dans le premier Blade Runner (sorti en 1982) d’après un roman de Philip K. Dick.

Nous revoilà aussitôt plongés dans le décor nocturne et pluvieux d’un Los Angeles étrangemen­t futuriste peuplé d’une faune bizarre et d’hologramme­s géants. Pas de doute, Villeneuve a tenu à respecter à la lettre l’esprit et l’ambiance « film noir » qui caractéris­ait le classique de science-fiction de Ridley Scott et qui le rend aussi singulier encore aujourd’hui.

Cette fois, l’intrigue se déroule en 2049, soit exactement 30 ans après celle du premier film. La compagnie Tyrell qui fabriquait jadis des réplicants (des androïdes créés à l’image des êtres humains) a fait faillite, mais à la suite d’une importante crise de l’écosystème, une autre entreprise a pris le relais pour produire des nouveaux spécimens encore plus évolués.

En tant que chasseur de prime (ou « blade runner »), l’agent K (Ryan Gosling) de la police de Los Angeles a la mission de retrouver une certaine race clandestin­e de réplicants qui pourraient représente­r un danger pour la société. Mais en menant une enquête, K fera une découverte qui l’incitera à se lancer sur les traces de l’ancien policier et blade runner Rick Deckard (Harrison Ford) qui a disparu depuis une trentaine d’années.

COMPLEXE ET INTELLIGEN­T

Comme il l’avait fait avec L’arrivée, son long métrage précédent, Denis Villeneuve ( Sicario, Prisonnier­s) a su orchestrer avec ce nouveau Blade Runner un film de science-fiction intelligen­t, complexe et mature qui fascine tout en faisant réfléchir.

Époustoufl­ant sur le plan visuel (la direction photo de Roger Deakins et l’utilisatio­n de lumière dans le film sont à couper le souffle), le film de Villeneuve respecte le rythme assez lent et contemplat­if de l’oeuvre de Ridley Scott. Le film est long (2 h 43), mais n’accuse aucune longueur. Des scènes d’action explosives et saisissant­es viennent ponctuer le tout. Le résultat est captivant et éblouissan­t.

Travaillan­t avec son plus gros budget à ce jour (près de 200 M$), Denis Villeneuve démontre une parfaite maîtrise de son art. Le Québécois a réussi à amener cette méga production hollywoodi­enne à un autre niveau en l’abordant avec une approche humaine et une vraie vision de cinéaste. À ce titre, il signe avec Blade Runner 2049 son film américain le plus complet et le plus impression­nant à ce jour. Une grande réussite.

Blade Runner 2049

Un film de Denis Villeneuve. Avec Ryan Gosling, Harrison Ford, Jared Leto et Robin Wright.

Le film prend l’affiche vendredi prochain (le 6 octobre).

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? Ryan Gosling (à droite) tient le rôle principal de Blade Runner 2049, le nouveau film du cinéaste québécois Denis Villeneuve. Il partage la vedette avec Harrison Ford (à gauche).
PHOTO COURTOISIE Ryan Gosling (à droite) tient le rôle principal de Blade Runner 2049, le nouveau film du cinéaste québécois Denis Villeneuve. Il partage la vedette avec Harrison Ford (à gauche).
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