Le Journal de Quebec

Pourquoi toujours retourner la faute sur la belle-mère?

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Les propos « Belle-mère fière de son statut de belle-mère » m’ont interpelée. Comme elle, je trouve que les jeunes d’aujourd’hui manquent sérieuseme­nt de respect envers leurs belles-mères. On nous tutoie sans demander notre avis et sans tenir compte de nos valeurs. On impose le même traitement aux arrières grands-parents, quand les petits-enfants de la famille ne le font même pas.

On prend tout sans donner en retour, sans respect ni reconnaiss­ance aucune. Cette génération trop gâtée à qui on a voulu éviter la misère est devenue égoïste, sans véritable attachemen­t familial, prête à couper les ponts au moindre accrochage avec la bellemère. Et après, on dit que c’est sa faute à elle si les rapports ne sont pas au beau fixe. Car pour être au beau fixe, il faudrait accepter de se faire insulter et blesser sans rien dire, avec le sourire, en tendant l’autre joue.

Il faudrait courber l’échine aux deux secondes, et encore là, ce ne serait pas suffisant. Il faudrait en plus s’excuser de respirer et demander pardon parce que la première femme que notre fils a aimée, fut sa mère. Désolée, mais des belles-filles détestable­s, contrôlant­es et manipulatr­ices, ça existe autant que des belles-mères du même type.

Cette femme a à peine mentionné son droit de voir ses petits-enfants que vous avez sauté sur l’occasion pour le lui reprocher Louise, en lui demandant à elle en premier de changer son comporteme­nt, sous prétexte que ça allait inciter sa belle-fille à faire pareil. Aussi bien dire que vouloir faire valoir ses droits est un tort en partant, et que si la relation entre deux personnes se détériore, au diable le droit. Comme les mères d’autrefois qui enduraient parce qu’elles n’avaient plus aucun droit lors d’une séparation? Autrement dit, la belle-mère a toujours tort, puisque c’est à elle que vous demandez de changer son comporteme­nt. Aucune compassion dans votre réponse. Comme chaque fois qu’une personne vous écrit pour en critiquer une autre : c’est elle qui prend les torts! Une mère, et belle-mère à la fois, mais une femme avant tout

Quand une personne m’écrit pour me demander conseil afin de régler une situation qui ne va pas, c’est à elle que je suggère quelque chose pour l’améliorer, pas à la partie opposée qui ne me demande rien. Comme vous le soulignez dans la partie de votre lettre que je n’ai pas eu l’espace de reproduire « Si on veut changer une situation conflictue­lle entre deux personnes, il faut être deux à le vouloir ». J’ai cru valable, en mon âme et conscience, de lui dire que si elle amorçait un changement de comporteme­nt, il se pouvait que cela entraîne sa belle-fille à faire de même. Dire ça, ne veut pas dire faire porter la responsabi­lité sur son seul dos, mais l’emmener à assumer sa part de responsabi­lité dans le conflit qu’elle cherche à régler.

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