Le Journal de Quebec

FIN TRAGIQUE POUR UNE MERE ET SES JUMELLES

Une mère et ses jumelles périssent dans un incendie à Cap-chat

- MARTIN LAVOIE ET ALIX VILLENEUVE

La petite municipali­té de Cap-chat, en Gaspésie, a été secouée, hier, après le décès tragique d’une mère et de ses jumelles d’à peine 1 an dans l’incendie de leur logement.

Julie Lemieux, 37 ans, et ses bébés Jade et Mya étaient seuls dans leur logement d’un duplex de la rue des Écoliers lorsque le feu a pris naissance un peu avant 4 h

Rencontrés par Le Journal, le père des jeunes victimes et les grands-parents peinaient à comprendre ce qui est survenu.

Dévasté, le père des enfants, Dany-douglas Vallée, s’est dit « sans mots », d’autant plus du fait que les corps ne pourront être exposés. Selon lui, Julie Lemieux avait l’habitude de cuisiner tard en soirée, une piste qui n’est pas écartée par les enquêteurs.

« C’était seulement de jeunes enfants. Ils n’auront pas eu la chance de vivre longtemps », lâche le grand-père Adéodat Vallée, la voix nouée par l’émotion.

« Ils n’étaient même pas encore baptisés, poursuit-il. Mais ce n’est pas grave. Le Bon Dieu va les prendre en main. »

Les enquêteurs étaient toujours sur les lieux, hier soir, pour tenter d’élucider les circonstan­ces qui ont mené au brasier.

ALARMÉ PAR L’ODEUR

Le sinistre aurait pu faire une quatrième victime. La fille aînée de Mme Lemieux, âgée de 14 ans, a passé la nuit chez les voisins immédiats, Joselito Savard et Karine Vallée. Ce sont ces derniers qui ont composé le 911.

« Je me suis fait réveiller par une odeur de boucane », explique M. Savard qui, ne voyant rien dans sa maison, est sorti à l’extérieur pour identifier d’où venait l’odeur.

« J’ai bien vu que ça venait de chez ma voisine et que le feu était pris. J’ai appelé le 911. J’ai trouvé cela assez long avant qu’ils arrivent. J’étais en panique. Je voulais bien faire quelque chose pour les aider, mais c’était impossible. Ça faisait mal au coeur », ajoute M. Savard.

TROIS APPELS

Le témoin raconte avoir vu les flammes à l’arrière s’échapper de la cuisine et monter plus haut que le deuxième niveau.

« On a vu la citerne de Cap-chat arriver et celle de Sainte-anne (-des-monts) en même temps », raconte Mme Vallée, qui a aussi trouvé que le temps de réaction avait été long.

En tout, elle et son conjoint ont appelé le 911 à trois reprises. Les deux municipali­tés, distantes de 16 km, partagent leurs équipement­s d’incendie. Les pompiers affirment quant à eux être intervenus 12 minutes après que l’appel ait été logé (voir autre texte).

La relation d’amitié entre les enfants des voisins et la fille aînée de la victime aura sauvé la vie de cette dernière. « Elle couche ici toutes les fins de semaine », précise M. Savard, qui a gardé les jumelles il ya à peine deux semaines.

« Ça va être difficile, mais on va passer au travers, reprend le grand-père des jeunes victimes. Que voulez-vous qu’on fasse… On ne peut pas changer la nature. C’est le destin. On va reprendre le dessus. »

— Avec la collaborat­ion d’arnaud Koenig-soutière

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PHOTOS ALIX VILLENEUVE, COLLABORAT­ION SPÉCIALE ET COURTOISIE Le 59 des Écoliers, à Cap-chat, où la tragédie s’est produite. En mortaise, des peluches ont été placées sur les lieux par des résidents de la municipali­té. Les jumelles Jade et Mya qui ont péri dans les flammes avaient à peine 1 an.
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