Lehouillier a le triomphe modeste
10 candidats de son équipe ont déjà été élus, sans opposition
Gilles Lehouillier refuse de s’emballer, même si son parti, Lévis Force 10, a le vent dans les voiles. Fort de l’élection hâtive de dix conseillers, sans opposition, il ne dérogera pas à son « plan de match » et mènera sa campagne comme prévu.
Le maire sortant n’a pas sabré le champagne vendredi soir, même si personne ne lui en aurait tenu rigueur. Son équipe venait alors de rafler la majorité des sièges à l’hôtel de ville – 10 sièges sur 15 – un mois avant la soirée électorale.
L’exploit n’a pas d’égal au Québec dans les neuf autres villes de 100 000 habitants et plus. Ailleurs, un seul autre conseiller a été élu par acclamation, à Trois-rivières. « On est encore en campagne électorale même si on a dix conseillers élus, alors on ne lâche pas jusqu’à la fin », a réagi un Gilles Lehouillier très rationnel, en entrevue hier.
L’élection des deux tiers de son équipe, sans opposition, ne l’a pas étonné. Il dit avoir senti depuis quelques semaines un « très haut niveau de satisfaction » dans le porte-à-porte.
« À chaque endroit où l’on va, dans les centres d’achats aussi, c’est comme unanime. Les gens nous disent : “Bravo, félicitations
UN PROGRAMME SANS ARTIFICE LA RECETTE DU SUCCÈS ?
pour votre travail, inquiétez-vous pas, ça va bien.” Il y a un engouement. Ce n’est pas le fruit du hasard si on a dix quartiers où on est élus par acclamation. »
Pas question, cependant, de célébrer avant le 5 novembre au soir. « Moi, j’ai un candidat indépendant (André Voyer) qui se présente contre moi, il n’a pas d’équipe, personne ne le voit nulle part et il ne participe à aucune activité. Qu’est-ce que ça va donner comme résultat ? Je n’en sais rien… mais moi, je poursuis mon plan de match. C’est une bonne chose, ça va nous permettre de présenter notre plateforme jusqu’au bout ».
Celui qui sollicite un deuxième mandat convoquera probablement la presse cette semaine pour dévoiler ses engagements.
Il misera sur la continuité, un programme modeste, réaliste et sans artifice. « On a déjà un programme triennal qui est bien précis. On n’en ajoutera pas sur la pile. Quand t’en mets trop, les citoyens s’en rendent compte. »
Gilles Lehouillier dit avoir été à l’écoute des citoyens depuis son arrivée au pouvoir, ce qui explique en grande partie son succès, croit-il. Pas moins de 200 soirées de consultation ou d’information ont été organisées dans le dernier mandat, raconte-t-il fièrement. « Tout ça est dû à une chose : je pense qu’on a ramené jusqu’à un certain point des valeurs humaines dans notre ville et une approche plus citoyenne ».
Loin de s’asseoir sur ses lauriers, il a même demandé à ses candidats élus de continuer à faire campagne pour prendre le pouls de la population dans leur district. Il leur demande aussi d’aller prêter main-forte sur le terrain aux cinq autres candidats.
APPUI AU TROISIÈME LIEN
Toujours posé, M. Lehouillier croit que son approche « respectueuse » a séduit l’électorat. Il s’en fait parler souvent. Pas aussi souvent, cependant, que le projet de troisième lien Québec-lévis qu’il appuie.
« La mobilité, c’est l’enjeu numéro 1. Tout le monde en parle. On va faire un point de presse bientôt sur la mobilité. On va lever d’un cran notre détermination et on aura une position plus ferme à l’endroit du MTQ », a-t-il prévenu. La Chambre de commerce de Lévis veut organiser un débat entre M. Lehouillier et son adversaire André Voyer, mais ce n’est pas encore confirmé. Le maire sortant dit qu’il acceptera toutes les invitations.