Quatre semaines qui ont coûté cher à la STQ
La Société des traversiers a dépensé 1,4 M$ pour remplacer un de ses navires pendant près d’un mois
La Société des traversiers du Québec (STQ) a dû dépenser 1,4 M$ cet été pour remplacer le nouveau traversier de Matane–baie-Comeau–godbout pendant les quatre semaines qu’il a passées au garage.
Après avoir déboursé 2,3 M$ pour envoyer le vieux navire NM Camille-marcoux au recyclage en mars dernier, la STQ s’est retrouvée le mois suivant avec une seule possibilité pour remplacer le F.-A. Gauthier pendant son arrêt technique annuel (qui a coûté à lui seul 175 000 $) : celle d’appeler le CTMA Vacancier en renfort.
« L’affrètement du CTMA Vacancier a coûté 803 000 $ (carburant en sus) », s’est limitée à dire la directrice principale des communications et du marketing de la STQ, Maryse Brodeur, en réponse aux questions de notre Bureau parlementaire.
Selon l’information publiée au Système électronique d’appel d’offres (SEAO), le contrat confié de gré à gré à Navigation Madeleine inc. s’est chiffré à 1 375 000 $, ce qui inclut « la location du navire, le carburant, l’équipage, etc. ».
13 TRAVERSÉES PERTURBÉES
« Divers travaux d’entretien préventif et de contrôle ont été effectués dans le cadre de l’arrêt technique annuel, dont l’optimisation du fonctionnement de nombreuses composantes mécaniques et technologiques », a expliqué Mme Brodeur.
« Tous les travaux d’entretien ainsi que les frais de location du CTMA Vacancier, comme navire de remplacement, ont été prélevés à même le budget prévu annuellement », a-t-elle souligné.
Pourtant, peu de temps après le retour en service du F.-A. Gauthier, juste à temps pour l’été, plus d’une douzaine de traversées ont été perturbées à la suite de différents bris.
Le 1er juillet dernier, le F.-A Gauthier est tombé en panne pendant six heures, en plein milieu du fleuve, avec 250 personnes à bord.
Du 1er au 3 juillet, la STQ rapporte que cinq traversées aller-retour, donc dix traversées entre les deux rives, ont été annulées en raison de circuits électriques défaillants reliés au système de propulsion.
Le navire est tombé à nouveau en panne en raison d’un trouble électrique, le 12 août, cette fois pendant 2 h 30, à seulement 4 km de son arrivée à Matane.
Dix jours plus tard, une autre traversée aller-retour a été annulée à la suite d’une défaillance du système de monitoring du GNL.
« La STQ a fait preuve de sensibilité à propos des utilisateurs qui ont subi les inconvénients », a fait valoir Mme Brodeur, en expliquant que des analyses approfondies de tous les systèmes du navire sont toujours en cours.
« Une entente est en voie d’être conclue avec General Electric afin que les spécialistes du manufacturier puissent offrir de l’assistance technique à distance aux équipages du F.-A. Gauthier », a relaté la porte-parole de la société d’état.
Tout cela n’est pas sans rappeler les nombreux déboires qu’a connus la STQ avec ce traversier flambant neuf depuis sa livraison par le chantier naval Fincantieri, à l’été 2015. La garantie du constructeur italien est échue depuis avril 2016.