Aux États-unis, plus d’armes qu’ailleurs au monde
Plusieurs pays ont adopté des législations sévères pour limiter le nombre de fusils en circulation
Les États-unis restent l’un des pays où les lois sur les armes à feu sont les moins sévères, malgré les nombreuses fusillades qui ont assombri leur histoire, notamment celle qui est survenue à Las Vegas il y a une semaine. Une situation compliquée par des législations qui changent d’un État à l’autre, expliquent des experts.
Avec environ 101,5 armes par 100 citoyens, les États-unis sont le pays le plus armé au monde, indique le chercheur associé de l’observatoire des États-unis de la Chaire Raoul-dandurand, Francis Langlois.
C’est aussi le pays développé où le nombre de meurtres par arme à feu est le plus élevé.
« Plus il y a d’armes à feu, plus il y a de risques d’avoir des tueries », estime le professeur au cégep de Trois-rivières.
LE SUD PLUS ARMÉ
Mais cette montagne de fusils n’est pas répartie équitablement à travers le pays, explique-t-il en citant une étude publiée récemment par les universités Harvard et Northwestern.
« Environ 50 % des armes à feu sont la propriété de seulement 3 % de la population. C’est donc dire que les gens qui aiment les armes à feu en ont beaucoup », décrit Francis Langlois.
Le Maine, par exemple, est le quatrième État parmi les plus armés des États-unis, mais, comme l’explique Francis Langlois, il s’agit principalement de fusils de chasse. Les États du Sud sont beaucoup plus armés que leurs voisins du Nord, qui ont adopté des règles très strictes sur la possession d’armes à feu.
PLUS QUE DES LOIS
Cette situation est un réel problème pour ces États, puisqu’en pratique il n’existe aucun moyen de contrôler le passage des armes d’un État à un autre, explique Francis Langlois.
« Si vous allez vous promener à Chicago, il y a des affiches devant tous les commerces pour dire que les armes à feu y sont interdites, mais à la limite de la ville, il y a des marchands d’armes qui ont littéralement des Wal-mart de fusils d’assaut », rapporte l’expert.
Les lois entourant la possession d’armes à feu ne préviennent pas à tout coup des gestes isolés comme à Las Vegas, explique le docteur en géopolitique et président de la société de conseil en sécurité CITYPOL, Jean-Charles Antoine.
La pire fusillade perpétrée dans un pays développé par « un loup solitaire » reste celle de l’île d’utoya, en Norvège, où Anders Behring Breivik avait tué 77 personnes en 2011, rappelle-t-il.
« Ç’a été un choc énorme pour eux, justement parce que c’est un pays où les armes sont extrêmement contrôlées », explique l’expert en trafic d’armes.
Les lois doivent donc s’accompagner d’un suivi serré des détenteurs d’armes, explique-t-il.