Le Journal de Quebec

Le courage de Marylou

Malade, la jeune femme a voyagé en Europe avec sa famille grâce à la fondation Rêves d’enfants

- VALÉRIE BIDÉGARÉ

Une jeune femme de Baie-comeau, qui a dû tirer un trait sur les compétitio­ns sportives en raison d’une rare maladie inflammato­ire, revit à la suite d’une croisière en Europe offerte par Rêves d’enfants.

Le voyage lui a permis non seulement de solidifier les liens familiaux, mais aussi d’oublier le mal qui la ronge. « Pendant 10 jours, j’ai pu oublier les trois dernières années. Ça, c’est le plus beau cadeau », reconnaît Marylou Tremblay.

La fondation Rêves d’enfants lui a permis de « revivre » le temps d’une croisière en Europe avec sa famille.

Après avoir visité la Grèce, la Croatie et l’italie, notamment, ils sont revenus au pays le 4 juin. « C’est la plus belle chose de ma vie. Tu vois des choses que tu ne reverras peut-être jamais, alors tu te dis “je vais en profiter” », confie Marylou qui a réalisé à quel point la vie est fragile.

« J’ai joué mon rôle de grande soeur pour la première fois en trois ans. Ça a fait du bien de voir ma famille heureuse, sourire et rire », s’émeut-elle.

Des sourires, Marylou et sa famille en ont esquissé très peu depuis 2013 lorsque la vie de la jeune sportive, âgée de 18 ans aujourd’hui, a basculé.

Son corps se couvrait d’ecchymoses, elle était fatiguée à en rater ses entraîneme­nts et ses compétitio­ns de danse, de ski, d’athlétisme et de soccer, en plus d’avoir d’importants saignement­s de nez.

HOSPITALIS­ÉE LE JOUR DE SES 15 ANS

« Après cet épisode-là, je suis allée à l’école et je me suis mise à cracher du sang. Là, je me suis dit que ça n’allait vraiment plus », relate celle qui s’est rendue à l’hôpital pour y subir une batterie de tests, alors qu’une leucémie est suspectée.

Dans l’attente d’autres résultats, Marylou a été hospitalis­ée le jour de ses 15ans.

Les biopsies ont démontré de l’inflammati­on dans les vaisseaux sanguins de l’adolescent­e qui menaçaient d’éclater à tout moment. « Ils pensaient que j’avais une maladie de la gamme de la vasculite. Juste de mettre un mot sur ce que j’avais, j’avais les yeux pleins d’eau », se souvient Marylou qui attend le diagnostic quant à la souche de cette maladie. « On est encore dans les tests qui sont à Boston. »

« JE NE VOULAIS PLUS SORTIR »

Dans l’intervalle, elle a amorcé la prise d’une trentaine de médicament­s aux multiples effets secondaire­s, dont la perte de cheveux et la prise de poids.

« J’ai pris 95 livres. Ce n’est pas facile pour une fille, surtout à l’adolescenc­e », lâche Marylou. « Je me regardais dans le miroir et je me trouvais tellement enflée que je ne voyais pas les changement­s à l’intérieur, le mal. J’avais juste des idées noires. Je me disais “mon Dieu, je suis bien laide. Personne ne va m’aimer, je ne me ferai plus d’amis”. Je ne voulais plus sortir ».

« J’en ai longtemps voulu à la vie et je lui en veux encore aujourd’hui. Je ne l’accepte pas. Je ne sais pas si je l’accepterai un jour, je ne pense pas, mais je grandis là-dedans », confirme Marylou qui a diminué sa médication.

Elle pourra amorcer une rémission lorsqu’elle en sera sevrée. D’ici là, sa passion pour le sport s’est transposée au bénévolat et elle entend terminer son secondaire 5. « Je commence à revivre, à prendre goût à la vie, oui, je ne pourrais pas trouver meilleurs mots. »

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