Le Journal de Quebec

Le retour au jeu d’une battante

Malgré la maladie, Johanne Fontaine connaît une renaissanc­e profession­nelle

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX

Johanne Fontaine s’est mise à pleurer après avoir complété sa première journée de tournage sur L’imposteur cet été.

Reconverti­e en coach de vie et conférenci­ère depuis quelque temps, la comédienne a versé des larmes de joie, parce qu’en dépit d’un cancer qui continue de ravager sa santé, elle venait de réaliser ce qu’elle souhaitait ardemment depuis plusieurs années : jouer.

« Je capotais, raconte la battante au Journal. J’étais tellement heureuse. Parce que j’aime les plateaux, j’aime le travail d’équipe, j’aime passer au maquillage le matin, j’aime parler au coiffeur, j’aime la complicité qui s’installe… Pour moi, c’est big parce que ça faisait un petit moment que je n’avais pas eu de rôle à la télé. La vie m’envoyait enfin un gros cadeau. »

La vie n’a effectivem­ent pas épargné Johanne Fontaine. Sept ans après avoir reçu un premier diagnostic de cancer du côlon, subi une demi-douzaine d’opérations et enduré des dizaines de traitement­s de chimiothér­apie, elle continue de lutter pour ralentir la progressio­n des métastases, en dépit d’une quatrième récidive.

Avant L’imposteur, son dernier rôle significat­if au petit écran remontait à Réseaux, cette série de Réjean Tremblay présentée à Radio-canada en 1998 et 1999.

DE RUPTURES AUX PÊCHEURS

Mais pendant qu’elle combat la maladie avec toute son énergie, elle connaît une renaissanc­e profession­nelle. Car en plus de L’imposteur à TVA, Johanne Fontaine a tourné des scènes pour deux autres fictions de Radio-canada : Les pêcheurs avec Martin Petit et Ruptures, dans laquelle elle incarnera une psychologu­e cet hiver.

Elle campe également une « extraverti­e mal engueulée » dans L’écrivain public, une websérie de TV5, et elle apparaîtra dans Prière de ne pas envoyer de fleurs la saison prochaine.

« Ce sont tous des personnage­s complèteme­nt différents, souligne la comédienne. C’est très stimulant. »

DIFFICILE À EXPLIQUER

Johanne Fontaine peine à expliquer cette renaissanc­e profession­nelle. Mais chose certaine, elle l’accueille à bras grand ouverts.

« J’avais comme un peu baissé les bras, avoue-t-elle. Mais malgré mes rides et mes 62 ans, je suis ici. »

« Pourquoi tout à coup, mon nom sort ? Je ne sais pas. Mais je suis très présente sur les réseaux sociaux. Mon nom circule, les gens m’aiment beaucoup. Ça joue peutêtre en ma faveur. »

UN CHOIX

Johanne Fontaine ignore jusqu’où ces nouveaux projets la mèneront. Entretemps, elle continue de donner des conférence­s de motivation aux quatre coins du Québec. Elle affirme ne jamais manquer d’énergie pour remplir ses mandats.

« Je pense qu’on est des êtres pluridi-mensionnel­s. Et heureuseme­nt, j’ai encore la capacité de choisir ce que je vais incarner. C’est à dire : est-ce que j’incarne la femme malade qui souffre et blabla ou est-ce que j’incarne la femme dynamique ? Est-ce que je suis malade ou est-ce que je suis en santé ? Qu’est-ce que je choisis ? Pour le moment, je suis ce que je veux. »

« Je suis encore en vie. Je crois encore à mes rêves. J’ai des buts à réaliser. Et la vie semble vouloir m’aider en ce moment », conclut-elle.

 ?? PHOTO BEN PELOSSE ?? Après plusieurs années de vaches maigres, la carrière d’actrice de Johanne Fontaine connaît un nouvel élan dans L’imposteur.
PHOTO BEN PELOSSE Après plusieurs années de vaches maigres, la carrière d’actrice de Johanne Fontaine connaît un nouvel élan dans L’imposteur.

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