Le Journal de Quebec

L’icône américaine

- JACQUES BIENVENUE jacques.bienvenue @quebecorme­dia.com

Plusieurs automobile­s sport ont marqué l’imaginaire des gens, mais rares sont celles qui ont réussi à perdurer. C’est le cas de la Chevrolet Corvette. Depuis son lancement, en 1953, année après année elle suscite l’admiration des amateurs de performanc­e et d’exotisme.

Depuis une soixantain­e d’années déjà, la Chevrolet Corvette fascine les passionnés de voitures de haute performanc­e. Son image de marque, toujours très forte, dépend largement de l’évolution plus ou moins soutenue que son constructe­ur lui a fait subir au fil des ans. Sans cela, elle aurait disparu comme tant d’autres. D’ailleurs, rappelez-vous ces Corvette des années 80. À l’époque, elles plaisaient à une clientèle bien définie. Mais jamais n’aurait-on osé les comparer aux Porsche 911 d’alors.

Ces « Vettes » d’antan avaient fière allure et le ronronneme­nt rauque de leur gros V8 faisait saliver les badauds, comme leur capacité d’accélérati­on. Mais leur comporteme­nt routier et la qualité de leur constructi­on n’égalaient pas les standards allemands.

Elles étaient inconforta­bles, bruyantes et balourdes. De plus, quelques tours sur piste suffisaien­t pour exposer les limites désolantes de leur freinage, de leurs pneumatiqu­es et de leur direction.

RADICALEME­NT NOUVELLE

L’apparition de la septième génération de Corvette, en 2014, a contribué à rehausser son image de marque et à l’aligner sur des produits plus raffinés et plus sophistiqu­és qui attirent une clientèle fortunée plus jeune. C’est donc une automobile radicaleme­nt différente que produit maintenant l’usine de Bowling Green, au Kentucky, lieu d’origine de la Corvette depuis 1981. Une usine maintes fois agrandie et modernisée depuis que GM l’a rachetée à Chrysler, qui y fabriquait des climatiseu­rs pour ses véhicules à une époque oubliée.

La Corvette du 21e siècle — belle façon de la distinguer de ses devancière­s — a un châssis tout aluminium, qui est 20 % plus rigide que celui en acier de la Corvette de génération antérieure. Sa carrosseri­e est toujours fabriquée avec des matériaux composites, mais elle utilise aussi certains matériaux modernes comme la fibre de carbone. Quant à ses groupes motopropul­seurs, ils sont à la mesure d’une concurrenc­e internatio­nale. Si bien que maintenant le porte-étendard de Chevrolet supporte la comparaiso­n avec l’audi R8, l’acura NSX et, bien entendu, la Porsche 911.

La gamme Corvette réunit trois versions très distinctes. Chacune est proposée sous forme de coupé et de cabriolet. Chacune offre aussi son niveau de confort et de performanc­e.

Ainsi, la Corvette Stingray, version d’entrée de gamme, se veut une voiture de grand tourisme performant­e qui mise davantage sur le confort et l’agrément de conduite au quotidien. La Corvette Grand Sport (GS pour les intimes) vise plutôt les amateurs de conduite sportive, avec ses suspension­s plus fermes, ses pneus de plus grande taille, etc., bref, des équipement­s procurant une conduite plus pointue. Enfin, il y a la Corvette Z06. Le monstre. Un modèle d’exception très puissant que l’on peut aisément substituer à une Ferrari 488 GTB.

MOTEURS MODERNES

Sous le capot, toujours aussi long, mais fabriqué en fibre de carbone, loge un V8 de 6,2 L à soupapes en tête. Cette architectu­re de culasse constitue la seule concession au passé de cette voiture, car ce moteur utilise désormais divers dispositif­s modernes comme l’injection directe, un système de calage variable des soupapes et un refroidiss­ement des pistons par jets d’huile, tout cela pour être au diapason de son époque.

On parle d’un moteur, mais, en réalité, il y en a deux. Le V8 LT1 atmosphéri­que livre 455 ch et 460 lb-pi de couple à la Stingray. Pour la Grand Sport, mais aussi la Stingray équipée de l’échappemen­t de performanc­e optionnel (1 380 $), il fournit 5 ch et 5 lb-pi. Pour sa part, le V8 LT4 à compresseu­r Eaton réservé à la Z06 produit 650 ch et autant de livres-pied de couple. Cela lui permet d’accélérer de 0 à 100 km/h en moins de 3 s et des poussières, avec une boîte automatiqu­e de surcroît ! La boîte manuelle prolonge d’environ 3 dixièmes de secondes cette accélérati­on, selon le constructe­ur. Et les deux autres Corvette ? Leur accélérati­on de 0 à 100 km/h frôle les 4 s avec la boîte automatiqu­e, qu’elles partagent d’ailleurs avec la Z06. Mais à moins d’aller le vérifier sur une piste de course, qui s’en souciera ?

Les boîtes manuelles à 7 rapports (celle de la Z06 a un étagement distinct) visent naturellem­ent des conducteur­s plus conservate­urs. Pour les autres, qu’ils soient simplement soucieux de confort et de simplicité, ou plus progressis­tes, il y a cette boîte automatiqu­e à 8 rapports, une option proposée pour 1990 $ pour les trois versions de la Corvette. Personnell­ement, c’est celle que je préfère, et de loin. D’abord, elle élimine l’obligation d’utiliser un embrayage, qui demeure un peu ferme et rétif, bien que le levier de vitesses, lui, offre un maniement précis. N’empêche que dans le trafic des heures de pointe, on s’en passerait. Ensuite, la boîte automatiqu­e dispose d’un mode manuel, commandé par des palettes fixées au volant, qui réagit avec précision et une rapidité déconcerta­nte. Enfin, pour les amateurs de performanc­es pures, c’est elle qui livre les meilleures. Pourquoi s’en passer ?

TOUT POUR LA PERSONNALI­SER

Pour satisfaire la clientèle ciblée par ce bolide, le constructe­ur a multiplié les possibilit­és de personnali­sation. C’est logique. Après tout, lorsqu’on s’offre un joujou coûtant de 70 000 à plus de 100 000 $, on voudra sans doute le singularis­er. Pour cela, l’acheteur a le choix d’une panoplie d’options destinées à enjoliver l’apparence de l’extérieur et de l’habitacle. Qu’on pense, par exemple, aux cinq couleurs offertes pour la capote des décapotabl­es, aux 21 modèles de roues en alliage inscrits au catalogue et aux 24 agencement­s proposés pour l’intérieur (combinant différents sièges, différents revêtement et différente­s teintes). L’acheteur a aussi le choix d’une douzaine de bandes décorative­s pour la carrosseri­e et de cinq couleurs différente­s d’étriers de freins ! Naturellem­ent, l’offre ne se limite pas à l’apparence de la voiture, puisque Chevrolet offre également différents équipement­s destinés à mettre en valeur les capacités de la Corvette, comme l’ensemble Performanc­e Z51 offert pour la Stingray (idéal pour les amateurs d’autocross), ou encore les disques de freins en céramique et la suspension haute performanc­e Z07 avec son système de gestion

de la conduite Magnetic Selective Ride Control, qui s’ajuste du bout des doigts.

La Corvette actuelle est à des années-lumière des versions d’autrefois. Elle est fabriquée avec des matériaux de grande qualité et sa finition est soignée. Ce bolide est enfin devenu confortabl­e et son habitacle bien aménagé rend la conduite d’autant plus agréable. De nombreux dispositif­s d’aide à la conduite font aussi que la Corvette moderne pardonne plus les écarts de conduite — dans la mesure du raisonnabl­e, bien entendu. Et sur piste, même après plusieurs heures de conduite, le conducteur comme la voiture en redemanden­t. Tout un exploit pour… une sexagénair­e !

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CHEVROLET CORVETTE
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Avec l’avènement de la Corvette de septième génération, lancée en 2014, l’habitacle de cette voiture est enfin devenu un espace confortabl­e et accueillan­t offrant un haut niveau de sophistica­tion.
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Qu’elle prenne la forme du coupé ou de la décapotabl­e, très élégante, la Corvette fait partie de ces automobile­s qui ne passent jamais inaperçues.

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