Pourquoi posséder une mitraillette ?
L’attachement étrange que nos voisins du Sud ont pour les armes à feu continue d’alimenter nos conversations.
Les tragédies se suivent, nos commentaires se ressemblent. On peut comprendre intellectuellement que l’on cherche à protéger un droit garanti par les pères fondateurs, mais comment peut-on défendre la liberté de posséder une mitraillette ?
DES SIGNES ENCOURAGEANTS
On a l’impression que les choses ne changeront jamais dans ce pays qui craint le terrorisme, alors que celui-ci fait moins de victimes en une année que la violence par armes à feu en une journée.
Il y a des signes encourageants. Quelques États agissent pour chasser les manufacturiers de leur territoire et l’opinion publique appuie des restrictions plus sévères concernant le droit de posséder des armes.
En fait, ce sont les lobbys qui paralysent les politiciens, à coups de collectes de fonds en faveur de leurs adversaires et de menaces voilées. Les Américains sont plus avancés qu’on le pense.
Ils enregistrent bien leur automobile et doivent obtenir, pour la conduire, un permis qu’on peut leur retirer s’ils se comportent mal. Pourquoi serait-ce différent pour les fusils ?
PAS POUR PROTÉGER
Au Québec, il serait faux de prétendre que les mesures de contrôle font l’unanimité. S’il est admis que tant les chasseurs que les cultivateurs ont de bonnes raisons de posséder une arme, on entendait moins souvent des gens dire qu’ils en veulent une pour protéger leur famille.
C’est un discours qui commence à s’implanter, en fait. Or, il est ridicule de penser qu’une personne n’ayant pas reçu de formation policière ou militaire saura agir quand le besoin de tirer sur quelqu’un se présentera. Même aux États-unis, ça n’arrive jamais, et ce ne sont pas les fusils qui manquent!
Surtout, il est difficile de concilier entreposage sécuritaire d’une arme et possibilité de s’en servir en situation d’urgence. Ces arguments, parmi d’autres, doivent être démontés.