Le Fonds FTQ achète des terres dans le Maine pour 36 millions $
Sa filiale Solifor alimentera plusieurs entreprises québécoises de bois
Le Fonds de solidarité FTQ accélère son offensive forestière américaine, a appris Le Journal. Dans une transaction évaluée à 36 M$, sa filiale Solifor met la main sur 25 000 hectares de terres, les Ste-aurelie Timberlands, qui alimenteront plusieurs entreprises québécoises de bois en plus de produire du sirop d’érable.
Alors que les besoins en matière première ne cessent de croître chez les forestières québécoises, Solifor procède ainsi à une seconde acquisition à l’extérieur de la province en autant d’années.
L’achat de Ste-aurelie Timberlands permettra de « sécuriser davantage l’approvisionnement en fibre de qualité des scieries et transformateurs québécois », selon le président et chef de la direction, Raynald Arial. La transaction porte à 65 M$ les investissements de Solifor en dehors de la province.
La propriété sous aménagement forestier est située à la frontière canado-américaine, compte des conifères et des feuillus, et est en plein développement. La majorité des clients ou des exploitants de la terre sont des sociétés québécoises telles que Maibec ou le Groupe Lebel.
Elle compte aussi plusieurs entreprises acéricoles, qui gèrent 500 000 entailles, protégées à la suite de la transaction.
PUISSANCE CROISSANTE
Avec près de 153 000 hectares au Québec, Solifor est l’un des plus importants propriétaires de forêts privées de la province, au même titre que Domtar ou le Séminaire de Québec, par exemple. Elle compte maintenant 46 000 hectares dans le Maine près de la frontière du Québec.
Ce genre de transactions en Ontario ou dans des États frontaliers du Québec est appelé à se multiplier, puisqu’il reste très peu de grandes terres forestières privées au Québec.
« Soit on attend que les propriétés québécoises soient à vendre, soit, pour soutenir notre industrie, on regarde ailleurs », expose M. Arial.
« On a déjà plusieurs entreprises québécoises situées à côté des frontières qui s’approvisionnent tout juste de l’autre côté de celles-ci. »
C’est le cas de Maibec, explique son président, François Tardif. « Nos approvisionnements viennent du Maine, parce que nos usines sont à la porte du Maine. Dans notre industrie, le coût de transport est un élément fondamental de la rentabilité d’entreprises comme nous. Ça peut faire toute la différence. »