Denise Robert consternée
« C’est épouvantable d’utiliser son pouvoir de cette façon »
La productrice québécoise Denise Robert, qui a collaboré avec Harvey Weinstein il y a 13 ans lors de la sortie américaine du film Les Invasions barbares, dit avoir été choquée et consternée d’apprendre les nombreuses allégations de viol et de harcèlement sexuel qui se multiplient depuis quelques jours à l’endroit du puissant producteur hollywoodien.
« J’ai ressenti beaucoup de rage et de peine en apprenant tout cela, a souligné Denise Robert, jointe hier par Le Journal.
« C’est épouvantable d’utiliser son pouvoir de la sorte. J’ai déjà eu beaucoup d’admiration pour cet homme, mais là, je suis terriblement déçue et choquée. J’applaudis toutes ces femmes qui se sont manifestées au cours des derniers jours pour le dénoncer. Ça prenait du courage, mais c’était très important de le faire. »
Denise Robert et le cinéaste Denys Arcand (son conjoint) ont travaillé avec Harvey Weinstein en 2004 pendant la campagne de promotion des Invasions barbares aux États-unis. Bien appuyé par la machine Miramax (l’ancienne compagnie de Weinstein), le film de Denys Arcand avait remporté l’oscar du meilleur film en langue étrangère le 29 février 2004.
TRAITÉ AVEC RESPECT
Denise Robert assure que tout au long de l’aventure des Invasions barbares aux États-unis, elle et Denys Arcand ont toujours été traités avec respect par Weinstein : « On nous avait prévenus de faire attention parce que c’était un homme colérique qui était dur en affaires et qui aimait installer un climat de peur au travail. Mais on n’a pas vu ce côté-là de lui. Il a été très respectueux avec nous. Je dirais même que j’ai beaucoup appris sur le milieu du cinéma américain en le côtoyant. » La productrice rappelle que Weinstein a joué un rôle important dans le succès des Invasions barbares aux États-unis. « Il était très fort pour développer des stratégies afin d’amener un film aux Oscars. Il a été particulièrement efficace avec Les Invasions barbares parce qu’il aimait beaucoup le film. Il l’aimait tellement qu’il l’avait acheté au Festival de Cannes le jour même de la première projection. Et quand il croyait à ce point en un film, il faisait tout pour que ça marche. »