Une association évidente
Exposition Mitchell/riopelle : un couple dans la démesure au MNBAQ
Deux géants de l’art moderne qui ont partagé leur vie pendant 25 ans ont, pour la toute première fois, une exposition commune qui leur est consacrée. Les oeuvres immenses de Joan Mitchell et Jean-Paul Riopelle dialoguent d’une façon si naturelle que les réunir sur les mêmes murs est une évidence.
Il existe plusieurs couples d’artistes célèbres, comme Claudel et Rodin, à qui le MNBAQ avait consacré une rétrospective en 2005. C’est au tour du Canadien Jean-paul Riopelle, qui a été amoureux de l’artiste américaine Joan Mitchell, avec qui il s’est installé à Paris durant la majeure partie de leur relation, entre 1955 et 1979.
L’exposition a été inaugurée hier, en présence d’yseult Riopelle, fille de l’artiste. Une soixantaine de tableaux majeurs de leur collection respective constituent l’exposition. Ils proviennent de 32 prêteurs de trois pays différents ainsi que de musées.
UN DÉFI DE TAILLE
Près de la moitié des tableaux sont présentés pour la première fois au Canada. La tâche pour créer cette exposition, dont l’idée a germé avant que le pavillon Pierre Lassonde soit bâti, a été colossale, souligne la directrice du musée, Line Ouellet.
Il a d’abord fallu faire un immense travail de recherche et de documentation qui n’avait jamais été fait pour mettre les oeuvres en parallèle, les analyser, savoir où elles avaient été exposées. Il fallait ensuite convaincre les prêteurs et, surtout, déménager ces toiles grands formats qui ne peuvent être touchées sans leur présence.
CÉLÉBRER LE BONHEUR DE L’ART
L’exposition commence avant leur rencontre, pour faire le point sur leur carrière à ce moment précis, explique Line Ouellet.
C’est en 1955 qu’a eu lieu leur rencontre à Paris. Durant les années qui ont suivi, certaines transformations ont été observées dans le travail de chacun. Riopelle fait place au blanc et on remarque une correspondance évidente dans le choix des couleurs. L’exposition présente aussi des diptyques et triptyques de chacun.
Mitchell et Riopelle peignaient chacun dans leur atelier, mais les oeuvres du couple ont des similarités flagrantes dans leur gestualité, les couleurs, les formats.
Lorsqu’il a appris le décès de Mitchell, en 1992, Riopelle s’est enfermé dans son atelier et c’est ainsi qu’il créa L’hommage à Rosa Luxemburg, une longue fresque qui se déploie en 30 tableaux, installée dans le passage qui relie le pavillon Pierre Lassonde au reste du musée. L’exposition est présentée jusqu’au 7 janvier 2018.