Victoire et émotion
Les Golden Knights apportent un peu de réconfort à Las Vegas
LAS VEGAS | Une vieille expression dit que ce qui se passe à Vegas reste à Vegas. Mais à la suite de l’éclatante victoire de 5 à 2 des Golden Knights aux dépens des Coyotes de l’arizona, mardi, à leur premier match local dans des circonstances exceptionnelles, les joueurs ne pouvaient taire leurs exploits réalisés devant 18 191 témoins.
Malgré le triste événement qui a marqué la ville neuf jours plus tôt, les vainqueurs méritaient pleinement le droit de sourire. Après tout, les Golden Knights sont devenus la première équipe d’expansion dans l’histoire de la LNH à remporter ses trois premiers matchs.
« Personne en dehors de ce vestiaire ne s’attendait à ça. Nous jouons tous les uns pour les autres et pour notre ville. En travaillant fort, de bonnes choses vont se produire », a déclaré James Neal, auteur de deux autres filets et dont les cinq buts en trois matchs égalent une marque détenue depuis 1979 par l’ancien Nordiques Réal Cloutier, pour un joueur d’une équipe d’expansion.
« ON VEUT LA COUPE ! »
Après la cérémonie d’avant-match qui a fait vibrer les spectateurs au T-mobile Arena, les hommes de Gerard Gallant se sont assurés de faire lever le party afin que Las Vegas puisse oublier les atrocités qui l’ont secouée, l’instant de quelques heures.
En un claquement de doigts, les Golden Knights menaient par 4 à 0 après moins de 11 minutes. Il n’en fallait pas plus pour que la foule s’enflamme en hurlant « On veut la coupe ! ». Un peu ambitieux comme projet de première année, mais bon...
« On joue tous avec un petit quelque chose sur le coeur. À quelque part, tous les joueurs dans ce vestiaire ont été laissés de côté par une équipe avant d’être réclamés ici, mais au moins, on se sent désiré maintenant », a réagi David Perron après le triomphe.
Il n’y a pas à dire, Las Vegas, ville reconnue pour être le site de festivités aux proportions épiques, a eu droit à toute une fête, mardi soir, après une vague d’émotion qui a touché les cordes sensibles des amateurs.
« C’était très spécial. On a vécu beaucoup d’émotions durant toutes les cérémonies et je me demandais comment les jambes allaient réagir. Finalement, toute l’énergie était là et les quatre buts rapides ont fait du bien. On a été capable malgré tout de tourner la switch et de mettre nos bottes de travail », a réagi David Perron, auteur d’une passe.
FLEURY TOUCHÉ
Décidément le chouchou du public de Las Vegas, le gardien Marc-andré Fleury, a vécu son lot de grands moments sportifs durant sa carrière avec trois conquêtes de la coupe Stanley à Pittsburgh. La soirée inaugurale à Vegas figure tout de même parmi les points forts de sa trajectoire.
« C’est différent et ce ne sera jamais comme gagner la coupe, mais on voulait vraiment remporter ce match-là. On voulait changer les idées aux gens pour qu’ils sourient un peu dans la soirée et qu’ils soient fiers de notre équipe. C’est important de les avoir derrière nous. C’est un bon feeling », a-t-il souri, visiblement épuisé.
Durant la cérémonie d’avant-match, le gardien n’a d’ailleurs pu se retenir de pousser un soupir qui en disait long sur la fébrilité qui l’habitait lorsqu’il a été jumelé sur la glace à un premier répondant.
« Je m’imaginais un peu tout ce que ces personnes ont dû vivre durant cette soirée-là. Je suis content d’avoir eu la chance de serrer la main à ces gens-là et leur dire merci pour leur bon travail », a-t-il commenté.
PREMIÈRE ÉTOILE
Pas étonnant que l’élan irrésistible de solidarité et l’énergie bouillante qui ont caractérisé la foule lors de ce premier grand rendez-vous avec le hockey de la Ligue nationale ait valu à la ville de Las Vegas la première étoile symbolique de la rencontre.
Pendant que l’effort convaincant de l’équipe d’expansion était reconnu par une chaleureuse ovation, l’inévitable tube d’elvis, Viva Las Vegas, fort à propos dans les circonstances, résonnait dans l’édifice imprégné de joie de vivre.
Reste à voir si la frénésie de ce premier rendez-vous pourra réellement perdurer dans le désert. Mais avec une telle entrée en matière, pas le choix d’admettre que la salle est bien réchauffée.