Gosselin siégera à l’hôtel de ville dans l’opposition
Le chef de Québec 21 a échappé la course à la mairie
Le « vent de changement » à Québec, évoqué maintes fois par Jean-françois Gosselin durant la campagne électorale, n’a pas soufflé assez fort pour le propulser à la mairie, mais lui a néanmoins permis d’obtenir son siège de « chef de l’opposition » à l’hôtel de ville.
Le chef de la jeune formation Québec 21 (27,6 %) a perdu son pari et a échappé la course à la mairie, hier soir, récoltant deux fois moins de voix que le maire sortant Régis Labeaume (55,3 %) dont la popularité ne se dément pas malgré l’effritement de ses appuis.
Le nouveau venu sur la scène municipale, qui est à la tête d’un parti fondé il y a à peine six mois, a toutefois saisi la deuxième chance qui s’offrait à lui grâce à sa colistière dans Sainte-thérèse-de-lisieux.
La femme d’affaires Nancy Piuze a effectué une remontée spectaculaire pour coiffer au fil d’arrivée la représentante d’équipe Labeaume par une majorité de 69 voix.
Mme Piuze, faut-il le rappeler, s’était engagée à céder son siège au conseil municipal à Jean-françois Gosselin dans l’éventualité d’une défaite à la mairie et elle tiendra parole, a-t-elle confirmé. La lutte a été chaude toute la soirée dans ce district situé au nord de l’arrondissement Beauport où la conseillère Marie-France Trudel d’équipe Labeaume — qui régnait depuis 2005 — a échappé son avance en fin de soirée.
LES MILITANTS CÉLÈBRENT
Même si Québec 21 n’a fait élire que deux conseillers, les militants ont célébré les résultats avec des cris de joie hier soir lors d’un rassemblement au restaurant Normandin du boulevard Wilfrid-hamel.
Jean-françois Gosselin s’est présenté sur les lieux très tard puisqu’il a fallu attendre jusqu’à 23 h avant de connaître l’issue du scrutin dans Sainte-thérèse-de-lisieux.
Visiblement ému, il était à la fois heureux d’avoir obtenu son billet d’entrée pour l’hôtel de ville in extremis, mais aussi déçu de ne pas pouvoir poursuivre l’aventure avec un plus grand nombre de collègues.
« On a gagné notre pari, on est rentrés à l’hôtel de ville et on va très bien vous représenter. On aurait aimé ça être plus, évidemment […] On a une étape de franchie pour notre jeune formation politique. Ça va nous permettre d’être à l’hôtel de ville, de poser des questions, d’aller chercher de l’information puis de bâtir sur des bases solides pour aller gagner la mairie dans quatre ans », a-t-il déclaré. « C’est le début de Québec 21, c’est loin d’être la fin », a-t-il renchéri, suscitant les applaudissements.
POUR LE TROISIÈME LIEN
Questionné par les journalistes en mêlée de presse, l’ex-député adéquiste a refusé de voir dans le résultat de l’élection une approbation de la population au projet de transport collectif structurant sur lequel planche Régis Labeaume.
« Il (Régis Labeaume) n’a pas fait campagne là-dessus. Il ne mérite pas son mandat pour ce projet-là. S’il avait dit clairement qu’il voulait s’en aller en campagne avec ça, je serais en train de vous dire que je comprends le message de la population, mais là, il n’a pas présenté son projet, il ne nous a pas dit par où il passerait, combien il coûterait. Comme chef de l’opposition à l’hôtel de ville, vous pouvez être certains que je vais me battre contre ce projet-là, c’est sûr et certain », a-t-il plaidé.
Ardent défenseur du projet de troisième lien dans l’est, M. Gosselin a également affirmé que le résultat du vote n’ébranle pas ses convictions, bien qu’il ait lui-même fait valoir qu’il s’agissait d’une élection référendaire sur le thème de la mobilité.