Québec est la seule grande ville au pays sans projet
La capitale est la seule, parmi les 12 plus grandes villes du pays, à n’avoir aucun projet de transport collectif
Québec est la seule ville canadienne de plus de 500 000 habitants qui n’a aucun projet concret de transport collectif structurant en chantier, déplore une coalition de groupes environnementaux.
La Vieille Capitale fait figure d’exception en la matière et a pris un retard considérable sur les autres grandes villes du pays, incluant celles de taille comparable, révèle une compilation effectuée par l’organisme Vivre en Ville qui a partagé le fruit de ses recherches avec Le Journal.
D’autres organismes comme Équiterre, la Fondation David Suzuki et Les Jeunes de Québec pour la mobilité durable ont également participé à l’exercice afin d’étoffer leur argumentaire auprès de la Ville de Québec et du gouvernement du Québec à qui ils reprochent de sous-investir dans le transport collectif.
« On a constaté qu’à Québec, on est pas mal tout seuls où il n’y a rien de formel sur la table. Partout ailleurs, ça bouge », soupire le directeur général de Vivre en Ville, Christian Savard, qui invite le maire Labeaume, fraîchement réélu, à accélérer la cadence afin de profiter des généreux fonds fédéraux dédiés aux infrastructures en transport collectif. « Tout le monde en profite pour se doter de réseaux de transport en commun assez costauds. On ne parle pas juste de rajouter des lignes de bus, mais d’un réseau de transport structurant comme se plaît à le dire M. Labeaume », observe-t-il.
POPULARITÉ DES SYSTÈMES SUR RAILS
À Surrey près de Vancouver, à Brampton et Mississauga en banlieue de Toronto, à Hamilton, à Ottawa et à Edmonton, les projets de systèmes légers sur rails (SLR) ont la cote. Le SLR – une dénomination très large – se décline sous diverses formes comme le métro de surface, le tramway (traditionnel ou moderne), le train léger, le tram-train ou encore le « Skytrain ».
À Calgary, le SLR et le SRB (Service rapide par bus) cohabitent déjà. L’aire urbaine Kitchener-waterloo-cambridge a également misé sur une cohabitation SLR-SRB alors que Winnipeg se concentre sur le SRB. Des projets de nouvelles lignes ou d’expansion du réseau existant sont en cours dans toutes ces villes.
« À part Winnipeg, tout le monde y va avec un SLR et si on avait ajouté les villes de 200000 habitants et plus, vous auriez vu davantage de projets dans le tableau parce qu’il y a sept chantiers de tramway présentement en Ontario. Waterloo en passant, ce n’est pas énorme, ça n’a pas du tout la même envergure que Québec », a commenté Alexandre Turgeon, du Conseil régional de l’environnement, qui prône un système sur rails à Québec et non un SRB.
« Les villes canadiennes, américaines, australiennes et celles d’asie s’en vont là. Il y a à peu près juste l’amérique du Sud qui choisit l’autobus », a-t-il poursuivi.