Le Journal de Quebec

Lebeaurisq­ue dessénateu­rs

Drake Batherson pourrait être le vol du dernier repêchage

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Chaque année, une équipe de la LNH sort un lapin de son chapeau et sélectionn­e un joueur dans les rondes tardives, qui s’avère, quelques années plus tard, un véritable vol en plein jour. Il est encore tôt pour en venir à une telle conclusion, mais l’attaquant des Screaming Eagles du Cap-breton Drake Batherson fait actuelleme­nt tout pour être considéré parmi les plus beaux larcins du repêchage de juin dernier, à Chicago.

L’histoire du jeune attaquant néo-écossais a de quoi inspirer. Ignoré au repêchage de la LHJMQ à sa première année d’admissibil­ité, en 2014, puis retranché par les Screaming Eagles du Cap-breton la saison suivante après que ces derniers l’eurent sélectionn­é en 6e ronde, Batherson a fait ses débuts dans la LHJMQ en 2016-2017. Sa première saison complète, lors de laquelle il a récolté 58 points en 61 matchs, a forcé les Sénateurs d’ottawa à le réclamer en quatrième ronde l’été dernier. Batherson a par la suite impression­né l’organisati­on au camp d’entraîneme­nt et s’est vu offrir un premier contrat profession­nel.

DOMINANT

Le centre de 6 pi 2 po et 188 lb ne s’est pas arrêté là, puisqu’il est dominant depuis le début de la présente campagne de la LHJMQ. En 20 matchs, il compte 17 buts et 34 points, bon pour le premier rang des pointeurs du circuit Courteau! Lors de son point de presse suivant la méga transactio­n qui lui a permis d’attirer Matt Duchene à Ottawa, le directeur général des Sénateurs Pierre Dorion a même mentionné être heureux de ne pas avoir eu à se départir de ses meilleurs espoirs, dont Thomas Chabot, Logan Brown, Colin White et… Drake Batherson ! Son nom commence aussi à être mentionné parmi les candidats à une invitation au camp d’équipe Canada Junior.

UNE CROISSANCE FULGURANTE

En ce moment, les 17 autres équipes de la LHJMQ doivent s’en vouloir de ne pas avoir tenté leur chance avec ce natif de Fort Wayne, en Indiana. Toutefois, en 2014, ce n’était pas si clair et c’est, d’ailleurs, pour cette raison qu’il n’a pas été repêché.

À ce moment, il ne mesurait que 5 pi 7 po et faisait osciller le pèse-personne à 150 lb.

Lorsque les Screaming Eagles l’ont passé en entrevue l’été suivant, il était à 5 pi 10 po. « C’était clair, à ce moment, qu’il n’avait pas atteint sa maturité physique, se souvient l’entraîneur et directeur général des Eagles, Marc-andré Dumont. Notre recruteur-chef, Jacques Carrière, a par la suite fait des recherches et son père, Norm, avait suivi exactement la même courbe de croissance tardive. On l’a donc repêché en 6e ronde à cause de son talent en se disant que s’il grandissai­t, ce serait du bonus. »

Passer de 5 pi 7 po à 6 pi 2 po en si peu de temps n’a pas eu que du positif, toutefois, pour le jeune hockeyeur.

« Au début, c’était difficile de m’ajuster à mon nouveau corps, a-t-il mentionné lors d’un entretien téléphoniq­ue avec le Journal. J’ai surtout eu à travailler beaucoup sur mon coup de patin. Je crois avoir réussi à m’adapter. »

Pour ce faire, il est demeuré dans la région d’halifax l’été dernier afin de suivre des leçons de « power skating », mais également s’entraîner avec des joueurs de la LNH, dont Sidney Crosby et Nathan Mackinnon. « Dès son arrivée au camp, on a vu qu’il était un joueur différent de l’an dernier », ajoute Dumont.

COMME ANTHONY MANTHA?

Le parcours de Batherson a de quoi rappeler celui d’anthony Mantha, il y a quelques années. Ce dernier avait été repêché en cinquième ronde après une saison au niveau midget espoir et était passé de 5 pi 10 po à 6 pi 4 po en peu de temps.

Évidemment, Mantha s’est démarqué plus rapidement que Batherson dans la LHJMQ et est devenu un choix de première ronde dans la LNH.

Toutefois, pour Dumont, la courbe de croissance des deux athlètes mérite d’être comparée. « Ce sont deux joueurs à l’instinct offensif incroyable qui sont passionnés par le hockey », note-t-il.

Pour lui, toutefois, il y a un dénominate­ur commun qui unit Mantha et Batherson : Jacques Carrière. C’est ce dernier qui avait repêché Mantha au cinquième tour alors qu’il travaillai­t pour le compte des Foreurs.

Deux belles prises, avouons-le.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN CHEVALIER ?? Choix de quatrième ronde des Sénateurs lors du dernier repêchage, Drake Batherson s’est déjà fait un nom à Ottawa. Le DG Pierre Dorion le cite comme un des plus beaux espoirs.
PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN CHEVALIER Choix de quatrième ronde des Sénateurs lors du dernier repêchage, Drake Batherson s’est déjà fait un nom à Ottawa. Le DG Pierre Dorion le cite comme un des plus beaux espoirs.

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