Le Journal de Quebec

Place à la jeunesse

Alicia Despins ne s’attendait pas à être nommée sur le comité exécutif de la Ville

- Nicolas Lachance l Nicolaslac­hance

La plus jeune élue et membre du comité exécutif de l’histoire de la Ville de Québec a hâte de se mettre à la tâche et croit que sa jeunesse est un avantage.

« Ça ne me fait pas peur. Le travail commence », a affirmé candidemen­t Alicia Despins, 23 ans, en entrevue au Journal.

Elle a été portée au pouvoir avec la plus large majorité, tous districts confondus, et hérité des dossiers culturels et des grands événements.

Ces dossiers, ils appartenai­ent à Julie Lemieux, l’un des piliers du comité exécutif lors des dernières années.

Les souliers à chausser sont grands, mais la confiance est au rendez-vous, a-t-elle confié. « Je sais que j’ai les compétence­s. Et je vais travailler fort pour prouver que les jeunes, on peut faire un excellent travail », a affirmé la nouvelle conseillèr­e municipale dans Vanier-duberger.

Elle admet cependant avoir été surprise d’obtenir autant la confiance du maire, surtout après sa nomination au conseil exécutif. « Je ne m’attendais pas à ça. Je suis agréableme­nt surprise. Je sais que j’ai de la pression, a-t-elle admis. Mais, ça ne me fait pas peur. »

À ceux qui diront qu’elle n’a pas assez d’expérience, elle répond que « l’expérience ne rime pas toujours avec compétence ».

« J’ai travaillé fort pour me rendre là », a-t-elle mentionné, assurant que tous les jeunes qui ont une passion peuvent y arriver, principale­ment s’ils ont la confiance des dirigeants. « Les jeunes veulent. Toutefois, ça prend des gens comme M. Labeaume pour leur laisser la place. »

DÉBROUILLA­RDISE

Alicia Despins vient d’un milieu modeste. Elle a été élevée avec son petit frère et sa petite soeur par sa mère monoparent­ale. « À l’âge de trois ans, mon père est parti », explique-t-elle.

Originaire de Vanier, elle a déménagé dans « presque tous les arrondisse­ments » durant son enfance. « C’est ce qui a été le plus difficile », dit-elle.

Cependant, elle assure que la dynamique familiale est peut-être à la source de sa grande débrouilla­rdise. « Je n’ai jamais souffert de ça. À la limite, j’ai l’impression que j’en ai profité. Ça a fait en sorte que je n’avais pas le choix d’être responsabl­e. Ma mère ne pouvait pas dire tout le temps aux trois enfants quoi faire. »

Elle mentionne ne pas être une jeune première, avouant même avoir échoué ses mathématiq­ues fortes à la fin du secondaire. Peu importe, elle a tout de même décroché la médaille de la gouverneur­e générale. « J’ai réussi à me démarquer autrement. »

DÉCLIC POLITIQUE

C’est lors de la grève étudiante que le déclic politique s’est concrétisé, alors qu’elle occupait un poste « neutre » à l’associatio­n étudiante du cégep de Limoilou.

« J’étais au centre. Je n’ai pas eu de rôle actif, mais c’était le début d’une conscience politique. »

Puis, elle a créé avec des amis le parti Alternativ­e Québec. L’objectif était de présenter un jeune dans chacun des districts lors de l’élection municipale de 2013. Toutefois, une fusion avec le parti Démocratie Québec a mis un terme au projet. « On était un peu idéalistes […] On s’est séparés. »

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PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈR­E Le Journal a rencontré Alicia Despins à l’hôtel de ville de Québec. Elle admet être un peu perdue lorsqu’elle parcourt les corridors.
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