Place à la jeunesse
Alicia Despins ne s’attendait pas à être nommée sur le comité exécutif de la Ville
La plus jeune élue et membre du comité exécutif de l’histoire de la Ville de Québec a hâte de se mettre à la tâche et croit que sa jeunesse est un avantage.
« Ça ne me fait pas peur. Le travail commence », a affirmé candidement Alicia Despins, 23 ans, en entrevue au Journal.
Elle a été portée au pouvoir avec la plus large majorité, tous districts confondus, et hérité des dossiers culturels et des grands événements.
Ces dossiers, ils appartenaient à Julie Lemieux, l’un des piliers du comité exécutif lors des dernières années.
Les souliers à chausser sont grands, mais la confiance est au rendez-vous, a-t-elle confié. « Je sais que j’ai les compétences. Et je vais travailler fort pour prouver que les jeunes, on peut faire un excellent travail », a affirmé la nouvelle conseillère municipale dans Vanier-duberger.
Elle admet cependant avoir été surprise d’obtenir autant la confiance du maire, surtout après sa nomination au conseil exécutif. « Je ne m’attendais pas à ça. Je suis agréablement surprise. Je sais que j’ai de la pression, a-t-elle admis. Mais, ça ne me fait pas peur. »
À ceux qui diront qu’elle n’a pas assez d’expérience, elle répond que « l’expérience ne rime pas toujours avec compétence ».
« J’ai travaillé fort pour me rendre là », a-t-elle mentionné, assurant que tous les jeunes qui ont une passion peuvent y arriver, principalement s’ils ont la confiance des dirigeants. « Les jeunes veulent. Toutefois, ça prend des gens comme M. Labeaume pour leur laisser la place. »
DÉBROUILLARDISE
Alicia Despins vient d’un milieu modeste. Elle a été élevée avec son petit frère et sa petite soeur par sa mère monoparentale. « À l’âge de trois ans, mon père est parti », explique-t-elle.
Originaire de Vanier, elle a déménagé dans « presque tous les arrondissements » durant son enfance. « C’est ce qui a été le plus difficile », dit-elle.
Cependant, elle assure que la dynamique familiale est peut-être à la source de sa grande débrouillardise. « Je n’ai jamais souffert de ça. À la limite, j’ai l’impression que j’en ai profité. Ça a fait en sorte que je n’avais pas le choix d’être responsable. Ma mère ne pouvait pas dire tout le temps aux trois enfants quoi faire. »
Elle mentionne ne pas être une jeune première, avouant même avoir échoué ses mathématiques fortes à la fin du secondaire. Peu importe, elle a tout de même décroché la médaille de la gouverneure générale. « J’ai réussi à me démarquer autrement. »
DÉCLIC POLITIQUE
C’est lors de la grève étudiante que le déclic politique s’est concrétisé, alors qu’elle occupait un poste « neutre » à l’association étudiante du cégep de Limoilou.
« J’étais au centre. Je n’ai pas eu de rôle actif, mais c’était le début d’une conscience politique. »
Puis, elle a créé avec des amis le parti Alternative Québec. L’objectif était de présenter un jeune dans chacun des districts lors de l’élection municipale de 2013. Toutefois, une fusion avec le parti Démocratie Québec a mis un terme au projet. « On était un peu idéalistes […] On s’est séparés. »