Le Journal de Quebec

Le défi urgent de recruter 1000 employés chez Bombardier

La pénurie de main-d’oeuvre suscite plusieurs questions dans l’industrie aérospatia­le

- Philippe Orfali l ∫ orfali

Les efforts de Bombardier visant à recruter quelque 1000 nouveaux employés pour la finition de ses avions d’affaires démontrent à quel point la pénurie de main-d’oeuvre sera un défi majeur pour l’industrie québécoise de l’aérospatia­le au cours des prochaines années.

La direction de l’entreprise a confirmé hier à Pointe-claire l’embauche de 1000 travailleu­rs – ingénieurs, ouvriers et artisans – au cours des 18 prochains mois, alors que l’entreprise accélère la cadence de production de ses avions Global 7000.

Des emplois d’ébénistes, de rembourreu­rs et de menuisiers figurent parmi les postes à combler.

Bombardier a aussi dévoilé son nouveau Centre d’excellence, un investisse­ment de 65 M$ US, pour la réalisatio­n du Global 7000.

À pleine capacité, le programme Glo- bal 7000 fournira des emplois à 2500 personnes au pays, soit 1700 à Montréal et 800 à Toronto, où ont lieu les travaux d’assemblage final des appareils. Par contre, pour créer de l’espace pour le 7000, Bombardier déplacera la finition du Global 5000 à Wichita, au Kansas. Les employés seront rembauchés pour le 7000.

Ce programme d’avion compte quatre véhicules d’essais sur cinq en vol, et l’échéancier de mise en service dans la 2e moitié de 2018 devrait être respecté. Le Global 7000 sera le plus grand biréacteur d’affaires sur mesure de l’industrie.

DIFFICILES À COMBLER

Le hic, c’est que le processus de recrutemen­t s’annonce difficile, tant dans l’immédiat que dans les années à venir, a souligné le PDG de Bombardier, Alain Bellemare.

Suzanne Benoit, d’aéro Montréal, qui regroupe toutes les entreprise­s aérospatia­les de la métropole, abonde dans le même sens. La pénurie est un problème bien réel. « Plusieurs entreprise­s ont des besoins réels en termes de main-d’oeuvre. D’ici 10 ans, ce sont 31 681 postes qui devront être com- blés, 8800 postes à créer et 22 900 à combler principale­ment en raison des départs à la retraite. »

Que faire ? Deux solutions s’imposent selon M. Bellemare : le recrutemen­t d’immigrants qualifiés et l’augmentati­on du nombre de diplômés dans les secteurs en demande, notamment en génie.

« BEAU PROBLÈME »

« C’est un beau problème. […] On a l’une des meilleures grappes aérospatia­les dans le monde, la 3e en importance après Toulouse et Seattle. On dispose de plus d’écoles spécialisé­es que n’importe quel endroit. Alors on va s’assurer d’avoir les gens dont on a besoin. La raison pour laquelle on annonce ceci à Montréal plutôt qu’ailleurs, c’est en raison du bassin de main-d’oeuvre spécialisé­e qu’on y retrouve. »

La nouvelle a également été saluée par les syndicats de travailleu­rs de Bombardier, qui ont eu à essuyer des centaines de mises à pied au cours des dernières années. Dans le cadre de sa restructur­ation amorcée en 2015, la compagnie a aboli quelque 14 500 postes à travers le monde.

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PHOTO PHILIPPE ORFALI La direction de Bombardier a confirmé hier à Pointe-claire l’embauche de 1000 travailleu­rs au cours des 18 prochains mois
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