Plus de 15 G$ d’investissements d’ici 2025 dans le bioalimentaire
L’industrie porcine s’attend notamment à recevoir un coup de pouce de l’état
Dans sa future politique bioalimentaire, qui verra le jour en février 2018, le gouvernement du Québec veut favoriser les investissements dont la cible est fixée à 15 G$ d’ici 2025.
À eux seuls les éleveurs de porcs du Québec ont des projets sur la table pour une valeur d’un milliard de dollars pour les dix prochaines années. Près de 400 M$ sont en voie de réalisation dans le secteur de la transformation, mais pour ce qui est de la production, on s’attend à recevoir un coup de pouce de l’état.
« Près de 70 % de la production porcine est exportée. On est un leader mondial et on n’arrive pas à répondre à 50 % de la demande. On attend après nous pour produire ce porc-là. Il faut garder le momentum. On doit pouvoir compter sur un appui à la hauteur des besoins », a fait part David Duval, président des Éleveurs de porcs du Québec devant le premier ministre Philippe Couillard et le ministre de l’agriculture, des Pêcheries et de l’alimentation, Laurent Lessard.
SOMMET SUR L’ALIMENTATION
Comme M. Duval, plusieurs acteurs ont participé hier au Sommet sur l’alimentation, qui constituait la dernière étape avant le dévoilement de la politique bioalimentaire. Les participants ont souligné la nécessité de pouvoir compter sur un environnement d’affaires stable et prévisible qui engagera l’ensemble de l’appareil gouvernemental et parlementaire.
« Le défi, c’est la compétitivité du secteur laitier. Nos usines sont petites et moins compétitives. Ce n’est pas parce qu’on n’est pas bon. C’est simplement la taille du marché qui est dix fois plus grande aux États-unis. Leurs usines sont proportionnelles. Elles sont beaucoup plus grandes et efficaces », a indiqué Bruno Letendre, président des Producteurs de lait du Québec qui revendique une aide de l’état pour une mise à niveau des usines qui en ont besoin.
CIBLES AMBITIEUSES
Pour la Coop fédérée, les cibles mises de l’avant par le gouvernement sont ambitieuses. « Par contre, elles sont atteignables si les conditions de marché sont propices et qu’elles sont appuyées par une politique bioalimentaire porteuse », a affirmé Ghislain Gervais, président de la Coop fédérée, dont le plan de développement d’ici 2022 prévoit aussi des investissements de l’ordre d’un milliard de dollars.
Selon M. Gervais, la réciprocité des normes est un incontournable de la future politique. Plusieurs usines qui importent au Québec ne pourraient pas produire ici parce qu’elles ne respecteraient pas les normes en vigueur.
Même si les exportations des entreprises agroalimentaires génèrent un apport additionnel de 523 M$ cette année au PIB, dû en partie aux ventes de porcs, il reste que l’imposant déficit commercial avec l’europe devrait être pris au sérieux, estime de son côté le Groupe Export agroalimentaire Québec-canada.