Le Journal de Quebec

Un manque de main-d’oeuvre inquiétant

Les entreprise­s cherchent désespérém­ent des employés dans un contexte de plein emploi

- Francis Halin l francishal­in

Plus d’un demi-million d’emplois sont à pourvoir d’ici 2019 au Québec, un manque de main-d’oeuvre alarmant qui force plusieurs villes et entreprise­s à rivaliser d’imaginatio­n pour attirer chez elles du personnel d’ici et même de l’étranger, comme a pu le constater Le Journal aux quatre coins de la province.

À vrai dire, certains s’arrachent la main-d’oeuvre en quête d’un avenir. Par exemple : √ Des entreprise­s organisent des missions de recrutemen­t

à l’étranger (à lire aujourd’hui). √ Des entreprise­s solliciten­t même les nouveaux venus

issus de la récente vague des migrants (à lire demain). √ Des municipali­tés garantisse­nt maintenant à leurs futurs citoyens non seulement un emploi, mais aussi un logement gratuit pour la période de formation nécessaire. On promet même de payer les frais de déménageme­nt et, pour les nouveaux arrivants, des cours de français (à lire cette semaine). √ Des MRC se sont dotées d’un « Fonds de séduction » pour financer les initiative­s de recrutemen­t (à lire cette semaine). √ En région, des billets d’avion aller-retour sont payés pour attirer des candidats à des entrevues (à lire cette semaine). Bref, les employeurs et les villes où ils sont en exploitati­on joignent maintenant leurs forces pour trouver des solutions à un taux de postes vacants sans précédent depuis 13 ans.

PLUSIEURS PÉNURIES

« Il n’y a pas “une” pénurie. Il y a aujourd’hui “plusieurs” pénuries qui frappent durement plusieurs secteurs d’activité partout au Québec », s’inquiète Martine Hébert, vice-présidente principale de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te.

À Beaupré, le fabricant de portes et fenêtres Caron & Guay a dû attendre... quatre ans avant de trouver un électroméc­anicien. La pénurie saigne la productivi­té de nos PME.

D’ici 2019, le Québec devra pourvoir plus de 721 600 postes. Plus du trois quarts, soit plus de 553 300, en raison de départs à la retraite. Une situation intenable pour les entreprise­s de chez nous forcées de refuser des contrats… ou parfois même de fermer.

Joëlle Noreau, économiste au Mouvement Desjardins, préfère parler de rareté de main-d’oeuvre plutôt que de pénurie.

« L’économie n’est pas compromise dans tous les secteurs au Québec pour autant », tient-elle à rappeler.

Reste que près de 70 % des employeurs éprouvent des difficulté­s à trouver de la main-d’oeuvre d’après un sondage du Conseil du patronat du Québec dévoilé au mois de février 2017.

NERF DE LA GUERRE

Pire encore. Selon Jobillico, près de 60 % des postes vacants à l’heure actuelle se trouvent à l’extérieur de Montréal et de Québec alors que 85 % des immigrants sont à Montréal, note Stéphane Forget, PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ).

Pour aider ses membres, M. Forget a offert 2700 postes en région à des immigrants montréalai­s lors d’un salon très couru au début du mois.

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