Une semaine d’enfer pour le Canadien
Le Canadien de Montréal a vécu l’enfer cette semaine, littéralement. Et ce qui est encore plus décourageant, c’est qu’il est difficile de voir comment les choses pourraient se replacer.
Ça fait très longtemps que je suis dans le monde du hockey, autant comme entraîneur que comme analyste, et je ne crois pas avoir vu une organisation être autant remise en question. En début de saison, jamais je n’aurais pu prédire ce qui se passe en ce moment.
Les dirigeants du Canadien disent constamment ne pas lire les journaux, ne pas regarder les émissions sportives ou ne pas écouter les lignes ouvertes à la radio. Si c’est bel et bien le cas, ce dont je doute fortement, il n’y a pas de doute que Claude Julien et Marc Bergevin ont des échos de ce qui se dit par d’autres personnes.
Il est clair qu’en ce moment, ils doivent être fâchés contre nous, les membres des médias, les journalistes et les analystes qui décortiquent tous leurs faits et gestes.
Par contre, en ce moment, il n’y a rien de positif chez le Canadien. Niet.
En regardant le match de jeudi soir face aux Coyotes de l’arizona, je n’ai pu m’empêcher de me demander si je ne rêvais pas. Il semblait inconcevable que la pire équipe de la LNH soit en train de tenir tête aux Canadiens.
Ce qu’on a vu jeudi est très inquiétant. À 2-0, il semble que les joueurs du Canadien ont pensé que c’était dans la poche. Les défenseurs de l’équipe ont commencé à croire qu’ils pouvaient s’impliquer offensivement et qu’il s’agissait du match parfait pour engraisser leur fiche personnelle.
Après la rencontre, Claude Julien semblait assommé. On sentait que ça lui faisait mal à l’intérieur.
LA SAGA PRICE
La piètre performance de jeudi ne faisait qu’ajouter l’insulte à l’injure, en fait. Toute la semaine, la saga entourant la mystérieuse blessure à Carey Price a alimenté les discussions et, surtout, l’incompréhension de tout le monde.
L’organisation du Canadien a tenté de calmer le jeu en envoyant le gardien vedette s’expliquer devant les médias. Toutefois, tout le monde est ressorti de cette entrevue avec plus de questions que de réponses.
Puis, ce fut au tour de Marc Bergevin de venir nous mêler encore plus avant d’annoncer avoir mis la main sur Antti Niemi. Voyons donc, je suis fou ou quoi ? Je comprends que l’entraîneur des gardiens du Tricolore, Stéphane Waite, ait travaillé avec Niemi à Chicago et que c’est lui qui a recommandé son acquisition, mais quand même.
Tant de questions et pourtant si peu de réponses.
DU POSITIF ?
Il est extrêmement difficile, voire impossible, en ce moment de voir l’avenir du Canadien avec des lunettes roses.
La relève de l’équipe est quasi-inexistante et on continue de prendre de mauvaises décisions qui finiront par coûter cher à l’organisation. Je comprends que le Canadien est l’une des équipes les plus riches, mais je ne comprends pas qu’on continue à déplier les millions pour payer des Ales Hemsky, Antti Niemi ou Brian Flynn.
Personne dans l’organisation ne l’avouera publiquement, mais la saison actuelle est un constat d’échec.
Mais, dans leur for intérieur, les dirigeants du CH le savent pertinemment.
— Propos recueillis par Kevin Dubé