Le Journal de Quebec

Des navires New Panamax à Québec

Le Port change d’orientatio­n et veut attirer des bateaux de 10 000 conteneurs et plus

- Diane Tremblay l @tremblay_jdeq

Le Port de Québec veut devenir une sorte de Singapour du Nord avec son projet de terminal de conteneurs de classe mondiale, évalué à 400 M$, qu’il entend prioriser à partir de maintenant au lieu du vrac.

Voyant le potentiel de se transforme­r en pôle d’échanges commerciau­x entre l’asie, l’europe et l’amérique du Nord, le Port change d’orientatio­n en plein processus d’analyse environnem­entale du projet Beauport 2020.

Avec une profondeur de 15 mètres à marée basse, le PDG, Mario Girard, affirme que le port peut recevoir les navires de la nouvelle génération New Panamax ayant une capacité de 10 000 conteneurs et plus.

Cette nouvelle orientatio­n est le fruit d’une longue démarche, a assuré M. Girard.

« Depuis deux ans et demi, on travaille avec un groupe d’experts internatio­naux qui nous accompagne­nt dans cette réflexion. Il est devenu très évident qu’un terminal de conteneurs à Québec devenait une solution extrêmemen­t intéressan­te pour l’ensemble du Saint-laurent », a-t-il dit.

ARRIÈRE-QUAI DE 17 HECTARES

Concrèteme­nt, le projet prévoit la création d’un arrière-quai de 17 hectares dans le secteur Beauport où pourraient transiter jusqu’à 500 000 conteneurs par année au cours de la phase I, ce qui se compare au terminal de Prince Rupert, en Colombie-britanniqu­e.

« Ça ne change pas les activités actuelles. Les terminaux, qui sont en place, vont rester en place. On parle de la nouvelle constructi­on qui serait destinée exclusivem­ent à l’utilisatio­n de conteneurs », a précisé M. Girard.

Ce nouvel usage impliquera­it le prolongeme­nt de 610 mètres de la ligne de quai, comme il était déjà prévu, mais « la chose la plus importante », d’après le PDG, serait l’aménagemen­t de la cour ferroviair­e puisque 90 % de la marchandis­e serait en transit.

IMPACT VISUEL

Le terminal pourrait accueillir jusqu’à cinq étages de conteneurs et pour diminuer l’impact visuel, le Port présentera différente­s mesures de mitigation à l’agence canadienne d’évaluation environnem­entale. La mise en service se situerait au plus tard en 2021.

« Il existe déjà des technologi­es pour agrémenter les gares de triage de conteneurs », a mentionné le maire de Québec, Régis Labeaume, en parlant de projection­s visuelles.

M. Girard croit qu’il sera plus facile d’obtenir l’adhésion de la population avec ce projet.

Dans le milieu environnem­ental, les réactions sont partagées. Pour Alexandre Turgeon, du Conseil régional de l’environnem­ent de la Capitale nationale, ce projet risque de réduire les nuisances et faire moins peur aux citoyens que le vrac, mais il s’interroge sur la logique économique de l’agrandisse­ment du port.

« Est-ce qu’on a vraiment besoin d’une jetée de 610 mètres de plus? Il y a des équipement­s qui sont sous-utilisés parce qu’ils n’ont pas été bien entretenus », a-t-il commenté.

Du côté de l’initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec, la porte-parole, Véronique Lalande, affirme que l’on essaie de « réemballer le projet d’agrandisse­ment en inventant une nouvelle pertinence ».

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PHOTO STEVENS LEBLANC Le maire de Québec, Régis Labeaume, et le PDG du Port de Québec, Mario Girard, estiment que Québec a tous les atouts pour devenir une plaque tournante dans le transport de marchandis­es.
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