Québec joue dans la cour de Montréal
Le maire de Québec appuie sans réserve le projet de terminal de conteneurs au Port de Québec, quitte à froisser les Montréalais en jouant dans leurs platebandes.
Les activités de transbordement, le long du boulevard Champlain, ont été abandonnées il y a 40 ans à Québec, au profit de Montréal.
Les nouvelles lois du marché et la « logique » militent toutefois pour le retour des conteneurs, plaide Régis Labeaume.
« Je ne veux pas faire une guerre Montréal-québec, mais la réalité économique existe. C’est très délicat politiquement, j’en conviens, mais on a décidé de dire la vérité. Montréal n’est plus dans le circuit de l’avenir du transport maritime à cause de la grosseur des bateaux. C’est inévitable », a déclaré le maire aux côtés du PDG du Port de Québec, Mario Girard.
Les nouveaux porte-conteneurs et ceux du futur, qui seront encore plus gros, ne pourront jamais se rendre à Montréal à moins de draguer le fleuve entre la capitale et la métropole. « En termes de développement durable, je pense que c’est impossible. Ça ne passera pas et ça coûterait des centaines de millions », a opiné le maire.
UNE « ALLIANCE » AVEC MONTRÉAL ?
Messieurs Labeaume et Girard disent avoir déjà « tendu la main » à Montréal pour développer une « alliance » qui profiterait à « toute l’économie de la province ». Des paquebots pourraient, par exemple, débarquer une partie de leur cargaison à Québec avant de filer vers Montréal, ont-ils illustré.
Par ailleurs, le maire ne s’inquiète pas de l’augmentation du trafic ferroviaire en ville. « Je préfère qu’on transporte des conteneurs que toute autre matière. Un conteneur, ce n’est pas dangereux [...]Les chemins de fer existent, ils sont là pour être utilisés. »
CRITIQUES ET SCEPTICISME
L’annonce a été accueillie avec scepticisme par des groupes de pression. « Ça ne change rien au débat. Ils ruinent le panorama et le charme de la baie de Beauport avec le remblaiement du fleuve », a déploré Jean Lacoursière d’accès Saint-laurent Beauport.
« Si ça élimine le vrac et les matières dangereuses qu’on appréhendait, c’est une bonne nouvelle, mais dites-moi comment on va faire pour transborder 10 000 conteneurs par semaine ? » s’interroge Pierre-paul Sénéchal du Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM).