Couillard remet en question le tracé de son projet futuriste
La liaison Québec-montréal pourrait être revue si le gouvernement fédéral finance le TGF de VIA Rail
TORONTO | Deux semaines après avoir lancé l’idée d’une nouvelle liaison rapide et « moderne » entre Québec et Montréal, le premier ministre Philippe Couillard remet en question le tracé de son projet « futuriste ».
Invité par notre Bureau parlementaire à préciser si les points A et B de son projet étaient toujours Québec et Montréal, le premier ministre Philippe Couillard, qui était de passage à Toronto, a répondu par la négative. « Non, a-t-il rétorqué. Ça dépend de ce que le fédéral va dire sur le TGF. Si le gouvernement fédéral finance concrètement le TGF, ce qu’ils n’ont pas fait jusqu’à maintenant, tant mieux. »
Le tracé du « projet phare » dont M. Couillard a parlé pour la première fois devant les membres de son parti réunis en congrès, le 26 novembre dernier, dépendrait donc désormais de la suite que donnera le gouvernement fédéral au projet de VIA Rail.
En évoquant la possibilité d’un monorail, il y a deux semaines, M. Couillard s’est attiré de nombreuses critiques en provenance, notamment, de nombreux maires et de la CAQ, qui privilégient justement le projet de train à grande fréquence (TGF) de VIA Rail dans le corridor Québec-windsor.
Le chef libéral avait déjà ouvert un peu son jeu en fin de session parlementaire lorsque relancé à ce sujet en chambre par son rival caquiste François Legault, qui fait du TGF un enjeu majeur pour la région de la Mauricie en vue des prochaines élections. « Il va falloir que le gouvernement fédéral clarifie ses intentions, qu’ils mettent de l’argent sur la table [pour le TGF] », avait dit M. Couillard au Salon bleu.
LE SOUHAIT DE LA MODERNITÉ
Le premier ministre, qui reprochait alors à la CAQ de promouvoir des idées du passé, a de nouveau fait le souhait, hier d’un projet de transport digne du 21e siècle.
« J’espère juste une chose, cependant, et je vais le dire d’une façon très claire, a réitéré le premier ministre : c’est un projet ferroviaire qui part de Toronto, Windsor, Ottawa, Montréal et Québec. Il faut que la technologie soit de même niveau partout. Je ne pense pas que les Québécois accepteraient qu’il y ait deux niveaux de technologies sur les deux segments du projet. »
Advenant que le projet de TGF se concrétise avec l’appui financier du gouvernement fédéral, M. Couillard estime que des « tech- nologies du 21e siècle », comme le monorail ou autres, pourraient aider à résoudre les problèmes de mobilité ailleurs au Québec.
« Qu’on regarde les couronnes de Québec, qu’on regarde la couronne nord de Montréal, Laval, Basses-laurentides, qu’on regarde la couronne sud de Montréal : on a là des enjeux majeurs de mobilité », a dit M. Couillard.