Le Journal de Quebec

« On ne gère pas une tabagie », assène Labeaume

- STÉPHANIE MARTIN

L’opposition a tapé sur le clou des salaires « exorbitant­s » à la Ville de Québec. « On ne gère pas une tabagie », a répliqué le maire Labeaume.

Lors des séances de plénier qui servent à analyser le budget sous toutes ses coutures, le chef de l’opposition, Jean-françois Gosselin, a posé la même question à tous les directeurs de service qui se sont présentés hier matin devant les élus. En utilisant le montant global de la rémunérati­on du service, qui comprend les salaires, le temps supplément­aire et aussi les avantages sociaux comme les régimes de retraite, les assurances et la part de l’employeur, il a divisé par le nombre d’employés et en a déduit que cela donne le salaire moyen des employés.

« DÉMAGOGIE »

Une méthode qui a fait bondir le maire de Québec, Régis Labeaume, qui a parlé de « démagogie ». « Ce n’est pas le salaire de l’employé. Ceci est faux », a-t-il insisté.

Quand M. Gosselin a demandé au directeur des ressources humaines s’il y avait une volonté de couper les salaires de 100000 $ et plus à la Ville, M. Labeaume a qualifié cette idée de « ridicule ». « Ça donne rien, à part de faire du chemin politique auprès d’une certaine partie de la population », a-t-il lancé. « Quelqu’un qui a déjà géré une entreprise importante sait que tu dois être compétitif avec ton marché local et régional. […] On gère une ville de 2 milliards $ de chiffre d’affaires avec 5000 employés. C’est pas une tabagie, c’est pas une compagnie de 4-5 employés. Faut comprendre comment fonctionne­nt les grosses compagnies. »

« À OUTRANCE »

En désaccord avec les propos du maire, M. Gosselin a plus tard affirmé qu’il trouve « exorbitant qu’on paie des salaires comme ça à outrance ». Il a cependant refusé de donner les comparatif­s sur lesquels il s’appuie, citant en général les PME et « les gens qui travaillen­t et qui paient des impôts ». « Les gens qui paient ces salaires-là ne gagnent pas ces salaires-là. »

Le directeur général, André Legault, a expliqué que les salaires des directeurs sont fixés selon les convention­s collective­s signées ainsi que les comparable­s des autres grandes villes, des entreprise­s privées et des services gouverneme­ntaux.

« Ce qui est versé comme salaire est tout à fait correct », a exprimé le directeur des ressources humaines, Benoit Richer.

Jean-françois Gosselin a aussi demandé à connaître les « organigram­mes complets pour répertorie­r la totalité des 5000 employés de la Ville ». Il voudrait obtenir « une séance de travail pour savoir qui travaille où et qui fait quoi, détailler ça et ventiler ça le plus possible ».

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JEAN-FRANÇOIS GOSSELIN Chef de l’opposition

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