« On ne gère pas une tabagie », assène Labeaume
L’opposition a tapé sur le clou des salaires « exorbitants » à la Ville de Québec. « On ne gère pas une tabagie », a répliqué le maire Labeaume.
Lors des séances de plénier qui servent à analyser le budget sous toutes ses coutures, le chef de l’opposition, Jean-françois Gosselin, a posé la même question à tous les directeurs de service qui se sont présentés hier matin devant les élus. En utilisant le montant global de la rémunération du service, qui comprend les salaires, le temps supplémentaire et aussi les avantages sociaux comme les régimes de retraite, les assurances et la part de l’employeur, il a divisé par le nombre d’employés et en a déduit que cela donne le salaire moyen des employés.
« DÉMAGOGIE »
Une méthode qui a fait bondir le maire de Québec, Régis Labeaume, qui a parlé de « démagogie ». « Ce n’est pas le salaire de l’employé. Ceci est faux », a-t-il insisté.
Quand M. Gosselin a demandé au directeur des ressources humaines s’il y avait une volonté de couper les salaires de 100000 $ et plus à la Ville, M. Labeaume a qualifié cette idée de « ridicule ». « Ça donne rien, à part de faire du chemin politique auprès d’une certaine partie de la population », a-t-il lancé. « Quelqu’un qui a déjà géré une entreprise importante sait que tu dois être compétitif avec ton marché local et régional. […] On gère une ville de 2 milliards $ de chiffre d’affaires avec 5000 employés. C’est pas une tabagie, c’est pas une compagnie de 4-5 employés. Faut comprendre comment fonctionnent les grosses compagnies. »
« À OUTRANCE »
En désaccord avec les propos du maire, M. Gosselin a plus tard affirmé qu’il trouve « exorbitant qu’on paie des salaires comme ça à outrance ». Il a cependant refusé de donner les comparatifs sur lesquels il s’appuie, citant en général les PME et « les gens qui travaillent et qui paient des impôts ». « Les gens qui paient ces salaires-là ne gagnent pas ces salaires-là. »
Le directeur général, André Legault, a expliqué que les salaires des directeurs sont fixés selon les conventions collectives signées ainsi que les comparables des autres grandes villes, des entreprises privées et des services gouvernementaux.
« Ce qui est versé comme salaire est tout à fait correct », a exprimé le directeur des ressources humaines, Benoit Richer.
Jean-françois Gosselin a aussi demandé à connaître les « organigrammes complets pour répertorier la totalité des 5000 employés de la Ville ». Il voudrait obtenir « une séance de travail pour savoir qui travaille où et qui fait quoi, détailler ça et ventiler ça le plus possible ».