L’aéroport contre-attaque
Dans une page de publicité parue hier dans Le Journal, les membres externes du CA de l’aéroport de Québec répondent à une de mes chroniques en vantant la vision, l’engagement et le travail qui ont fait de YQB un succès régional et international.
La façon de faire est, d’une part, très particulière. Puis, on y affirme que le grand patron de l’aéroport, Gaëtan Gagné, s’est dit favorable au comité sur les liaisons aériennes dès son annonce par le maire, en campagne. M. Gagné en a cependant remis en question le bien-fondé, disant que ça ne changerait pas la situation. Il a fini par se conformer et accepter que l’aéroport y participe. Or, l’insatisfaction par rapport à l’accessibilité aérienne, alors que la région jouit pourtant d’une économie florissante, n’est pas un secret. Ce n’est pas parce que tous sont heureux du service offert qu’on a créé ce comité.
À PROPOS DE LA GOUVERNANCE
Les membres externes du CA évitent par ailleurs de revenir sur les propos pourtant très pertinents de Jacques Roy, professeur aux HEC Montréal, auteur d’un rapport sur la gouvernance dans les aéroports canadiens. Cité dans nos pages samedi, M. Roy s’inquiète du manque d’imputabilité et de transparence de ces administrations, incluant celle de Québec. Il se questionne sur les investissements versus le service offert, à Québec, et déplore que les administrations des aéroports se comportent comme si elles étaient propriétaires des lieux, alors qu’elles en sont locataires.
En ce qui concerne Québec, il est impossible de connaître la rémunération de M. Gagné, qui se réfugie derrière le fait qu’il gère une « corporation privée ». Or, en quelques clics, on peut trouver la rémunération du grand patron de l’aéroport international Pearson de Toronto, de même que plusieurs indications sur cette même rémunération pour les aéroports de Winnipeg et de Vancouver. Ce n’est donc réellement qu’une question de volonté et, surtout, de transparence.