Un virage qui a marqué l’industrie
Au début des années 2000, les quatre grands fabricants ont décidé de prendre le virage de l’avenir pour assurer la pérennité de la pratique de la motoneige dans le monde entier. En 2018, à voir les modèles qui sont présents sur le marché, force est de constater que nous sommes à des années lumière des premières motoneiges que nous avons connues.
Lorsque la motoneige est apparue, personne ne se souciait trop à ce moment-là de l’environnement. Le bruit, la pollution, autant de notions qui n’occupaient pas tellement de place dans l’imaginaire collectif. On voyait cet engin bizarre comme un moyen de s’amuser dans la neige d’une nouvelle façon. À une certaine époque, il y avait plus de 100 fabricants de motoneiges en Amérique du Nord. La vie était belle sauf qu’avec le temps, les problèmes sont apparus. L’acceptabilité sociale se faisait de plus en plus difficile. Aux États-unis, ça brassait beaucoup autour de la présence des motoneiges dans le parc de Yellowstone. Devant toute cette montée de l’intolérance, les fabricants n’ont pas eu le choix. Il fallait recréer de vraies normes entourant la construction des motoneiges et la pratique de ce loisir hivernal qui joue un rôle de premier plan dans l’économie de plusieurs régions du Canada et des États-unis.
C’est la compagnie Arctic Cat qui a marqué le pas en lançant au début des années 2000 son modèle Yellowstone Special, la première motoneige moderne équipée d’un moteur à quatre temps vendue sur le marché. Elle était dotée d’un moteur 3 cylindres de 660cc qui développait 45hp. Il s’agissait d’un moteur de voiture qu’on avait adapté dans la cabine de la motoneige. Ça n’a pas été le succès du siècle mais quand même, la compagnie marquait le début d’une aire nouvelle. Cette motoneige a changé de nom rapidement pour devenir la Four Stroke.
NOUVELLES NORMES
À l’époque, les environnementalistes et les détracteurs de la motoneige utilisaient des tests de bruit et de pollution qui avaient été créés pour les tondeuses à gazon. Les fabricants ont décidé de prendre le taureau par les cornes en mandatant la firme Southwest Research Institute de créer des normes correspondant véritablement à la motoneige. Ils les ont fait approuver par L’EPA, l’agence de la protection de l’environnement des États-unis. C’est sur cette base qu’ils ont décidé de bâtir l’avenir.
L’application des normes s’est fait en trois phases, la première avec les modèles 2006, la seconde avec les modèles de 2010 et enfin en 2012 pour la phase trois. Les normes sont de plus en plus strictes. Il y a le bruit bien sûr, mais aussi des gaz ciblés à savoir les hydrocarbures (imbrûlées) et le monoxyde de carbone, un gaz toxique produit par la combustion incomplète.
AU CANADA
Les normes de L’EPA ont été entérinées par le Canada en 2011. Les normes étaient déjà appliquées pour les motoneiges vendues au Canada. Les motoneiges vendues au Québec aujourd’hui sont toutes soumises à des normes de gaz d’échappement, administrées par Environnement Canada.
Les motoneiges modernes sont nettement plus propres et moins bruyantes que celles du passé. L’industrie s’est prise en mains pour améliorer la cohabitation entre les riverains et les citoyens. Les motoneigistes d’aujourd’hui ont droit à des motoneiges munies de moteurs à technologie propre, soit les moteurs à quatre temps ou des deux temps à admission par injection directe ou semi-directe.
Ces affirmations sont confirmées par une étude de l’université Mcgill qui concluait que la motoneige en 2015 est nettement plus silencieuse et écoénergétique avec moins d’émission de gaz et d’odeurs.
Présentement, plus de la moitié des motoneiges qui circulent dans les sentiers ont été fabriquées depuis moins de 7 ans. Si on pense aux normes de gaz d’échappement, qui sont en vigueur depuis 2006, le pourcentage des motoneiges qui sont conformes monte à 84%.