Bombardier veut reprendre sa vitesse de croisière
Le PDG Alain Bellemare tente de rassurer des investisseurs à New York
Maintenant que la majorité du programme C Series a été transféré à Airbus, l’avenir de Bombardier passe davantage par les avions d’affaires, s’il faut en croire les prévisions dévoilées hier à Wall Street par l’entreprise.
Au beau milieu de son plan de restructuration de cinq ans, Bombardier a présenté des projections qui arrivent bien en dessous des attentes des analystes pour l’année 2018. Mais la société québécoise assure qu’elle est sur la bonne voie, après une année plutôt difficile.
Le fleuron, qui a récemment transféré plus de la moitié des actions du programme d’avions C Series à Airbus, souhaite atteindre des revenus de 17 milliards$ à 17,5 milliards$ l’an prochain, soit une hausse d’environ 1 milliard par rapport à l’année 2017. Cette hausse s’expliquerait, selon Bombardier, par la réalisation de projets de sa division ferroviaire, et par la livraison de nouveaux avions C Series.
La plupart des analystes tablaient cependant sur des revenus de l’ordre des 18,4milliards $ pour l’année à venir.
Résultat, l’action de Bombardier a perdu près de 2,6 % en matinée hier, avant de remonter en fin de journée, clôturant à 3,07 $ à la bourse de Toronto, en baisse de 0,32 %. Depuis le début de l’année, la valeur du titre de Bombardier a crû de près de 45 %.
REMONTÉE
Bombardier pense pouvoir augmenter ses revenus de 4 milliards$ sur trois ans, soit d’ici à la fin du plan de redressement, en 2020. Un taux de croissance annuel de 7 %.
Ses résultats avant impôts s’établiraient alors à 2,25 G$, ce qui ne tient pas compte des recettes découlant du C Series. Dès 2019, le programme sera retiré des livres de Bombardier afin de refléter son transfert à Airbus. Fabricant de trains et d’avions, Bombardier s’attend donc à ce que sa croissance passe par les avions d’affaires, une division qui pourrait voir ses revenus s’accroître de 70 % au cours des trois prochaines années, en grande partie grâce à l’arrivée du Global 7000.
En 2018, la division Avions commerciaux a l’intention de livrer 40 avions C Series, et 35avions CRJ et Q400. En 2017, Bombardier a remis les clefs de 50 avions à ses clients.
« On a parcouru un bon bout de chemin, on est en bien meilleure posture qu’en 2015, au moment du lancement du plan de redressement », a indiqué M. Bellemare hier, lors d’une rencontre avec les investisseurs qui se déroulait à Wall Street.
« On comprend qu’on a davantage de travail à faire, et on va continuer à travailler avec discipline et passion. On se concentre sur nos objectifs 2020. »