L’éloignement du bord de l’eau devient inévitable
Plusieurs villes ont changé leur règlement pour éviter que les maisons soient construites près du rivage L’érosion au Québec s’est accentuée et les experts prévoient qu’habiter sur le bord de l’eau deviendra de plus en plus risqué. En cette période des g
Depuis 10 ans, des dizaines de résidences construites en bordure du fleuve ou de rivières ont été démolies ou déménagées en raison des risques d’effondrement. Même des morts ont dû être relocalisés.
Bon an mal an, quatre ou cinq familles de l’est-du-québec demandent à être déménagées par prévention.
Mais c’est sans compter sur des cas particuliers, comme les 80 déplacements au lendemain de la tempête sur la pointe de la Gaspésie en 2007. Il y a eu aussi pas moins de 150 résidences qui ont été déménagées ou démolies après les grandes marées de 2010 et les 20 autres l’hiver dernier en raison de tempêtes.
« La meilleure des solutions, évidemment, c’est d’arrêter de construire dans ces zones à risque. Je ne suis pas sûr qu’on l’applique si bien que ça actuellement, on continue de voir construire dans des zones qu’on sait qu’elles sont à risque. Clairement on n’est pas dans la bonne direction. Ultimement, tout ça coûte de l’argent, plus d’argent que d’éviter le pro- blème au départ », affirme Caroline Larivée du consortium Ouranos.
Même les dépouilles sont dérangées alors que 10 cercueils et 11 urnes ont dû être déplacés d’un cimetière à Matane cet automne. L’érosion des berges et les hautes marées risquaient d’entraîner les cadavres à la mer.
«Onsentunviragedepuis2007.çanedonne rien de se battre contre un monstre. On le sent vraiment sur le terrain », dit le directeur régional de la sécurité civile et de la sécurité incendie Bas-saint-laurent, Gaspésie, les Îlesde-la-madeleine, Jacques Bélanger.
NOUVELLES CONSTRUCTIONS
Il deviendra aussi pratiquement impossible de voir de nouvelles constructions être érigées près de la rive, dans les zones jugées à risque.
À titre d’exemple, dans les mois suivants la tempête du 6 décembre 2010, qui a causé beaucoup de dommages dans l’est-du-québec, les municipalités côtières de la MRC La Mitis ont modifié leur réglementation. On ne peut plus construire de résidences à moins de 30 mètres du rivage, soit le double de l’ancien règlement. Or, cette règle du 30 mètres ne suffit plus et certaines municipalités s’apprêtent à faire passer la réglementation à 42 mètres.
DANS L’OUEST
À la suite des inondations du printemps, et selon le dernier décret émis par le gouvernement, toute maison inondée située dans une zone où il risque d’y avoir des inondations chaque 20 ans et dont les dommages s’élèvent à plus de 50 % de la valeur doit être démolie, sans possibilité de reconstruire.
Certaines municipalités ont fait des demandes de dérogation collective, qui leur ont finalement été accordées.
C’est le cas de Gatineau et Deux-montagnes, où les citoyens pourront reconstruire leurs maisons sous certaines conditions.