12 raisons de critiquer Trump
JOSEPH FACAL
Parlant de Donald Trump, mon estimée collègue Nathalie Elgrably-lévy se demande : « Qu’a-til donc bien pu faire pour mériter une critique aussi acerbe que systématique ? » Voyons voir : 12. Mme Elgrably-lévy croit à la rigueur budgétaire et à la cohérence. On verra les effets du plan fiscal de Trump sur l’économie, mais on sait déjà qu’il augmentera spectaculairement l’endettement américain. La plateforme républicaine de 2016 disait au contraire qu’il fallait plafonner l’endettement.
11. Mme Elgrably-lévy croit, comme moi, que la mondialisation, le libre-échange et le progrès technologique sont fondamentalement positifs, bien qu’ils entraînent la disparition des vieux emplois industriels. Trump prône le protectionnisme et a fait croire aux travailleurs du Midwest qu’il ramènerait ces emplois.
10. On peut être pour ou contre l’obamacare, mais Trump, dont le parti contrôle les deux chambres du Congrès, n’a même pas su rallier une majorité des siens autour d’un plan de remplacement. Quel leadership !
9. La famille Trump baigne dans les conflits d’intérêts. Ses fils font des affaires dans des pays dont les régimes veulent se mettre dans les bonnes grâces de Washington. Trump lui-même a publiquement houspillé l’entreprise Nordstrom qui ne voulait plus vendre les vêtements signés Ivanka.
8. Son ex-directeur de campagne (Manafort) et son ex-conseiller à la sécurité nationale (Flynn) ont admis avoir menti et font face à la justice. L’étau du Russiagate se resserre. La loufoque Kellyanne Conway, elle, a inventé « les faits alternatifs » et l’inexistant « massacre de Bowling Green ». Ne juge-t-on pas quelqu’un, en partie, par son entourage ?
7. À répétition, son ordre exécutif pour interdire l’entrée aux États-unis
Et il est président depuis moins d’un an.
aux ressortissants de sept pays a été invalidé par les tribunaux. Mais il s’obstine. Un détail ou une curieuse conception de l’état de droit ?
6. Un tribunal l’a condamné à payer 25 millions $ aux étudiants bernés par sa frauduleuse « Trump University ».
5. Nous attendons toujours qu’il rende publique sa déclaration de revenus, comme il s’y était engagé.
4. Trump a mis en cause le lieu de naissance d’obama, la foule lors de son inauguration, de supposées fraudes électorales en novembre et allègue qu’il aurait été enregistré par l’administration Obama. Il n’a jamais apporté la moindre preuve.
3. En soutenant Roy Moore, accusé d’agressions sexuelles sur des mineures et rejeté par son propre parti, Trump a rendu possible la victoire d’un démocrate en Alabama, aussi improbable qu’une victoire du PQ dans Outremont.
2. Son administration exige qu’un organisme public en santé n’utilise plus, dans ses documents, les expressions « fondé sur la science » et « fondé sur des faits ».
1. Au dernier décompte, 12 femmes l’accusent d’inconduite sexuelle. Il nie tout, mais s’est vanté de ses frasques dans une conversation enregistrée.
Et il est président depuis moins d’un an.
« Trumpophobie », vraiment ?