Le tramway, plus qu’une simple hypothèse
KARINE GAGNON
Pour ceux qui en doutaient encore, il est apparu très clairement hier que le projet de transport en commun structurant que déposera la Ville de Québec au gouvernement du Québec, d’ici l’été, a toutes les chances d’être un tramway.
L’hypothèse très sérieuse du tramway a fait à ce point du chemin, dans la tête du maire de Québec, qu’il a même évoqué hier le fait qu’il réfléchissait à laisser tomber le tracé par le boulevard Charest, principal argument « qui a dénigré » le projet de SRB, a-t-il dit.
Si on ne sait pas encore quel tracé sera présenté, il s’agit d’une première ouverture de sa part en ce sens, signe que sa réflexion est plus avancée qu’il ne veut bien le dire. Depuis 10 ans, il a toujours refusé net de considérer l’option d’un tracé qui passerait en haute-ville.
Le maire a aussi rappelé que beaucoup de données avaient déjà été colligées concernant le tramway, à commencer par l’étude de faisabilité de 2015, qui couvrait tant ce mode de transport qu’un SRB. Il a aussi rappelé qu’après tout, on avait opté pour le SRB, qui pourrait se transformer en tramway après plusieurs années, lorsque la capacité aurait été atteinte. M. Labeaume dit aussi que cette longueur d’avance va permettre à la Ville d’aller plus vite, alors que Montréal s’applique à faire cheminer son projet de ligne rose de métro.
IDÉE DÉPASSÉE
De son côté, le chef de l’opposition, Jean-françois Gosselin, a crié hier à la nécessité d’un référendum sur le projet. Sauf qu’après autant d’années à tourner en rond, le fait que des programmes d’infrastructures du fédéral sont déjà en branle et que Québec s’avère la seule ville de cette taille au pays à n’avoir aucun projet en chantier, l’idée apparaît inappropriée.
Depuis 2010, de nombreux sondages ont aussi démontré l’appui très clair d’une majorité de gens de la grande région de Québec à des projets de transport structurant, que ce soit un tramway ou même le défunt SRB. Sauf pour les plus récalcitrants, la preuve n’est plus à faire.
M. Gosselin s’est peinturé dans le coin en balayant du revers de la main tout projet de transport structurant. Son collègue Stevens Mélançon s’est dit prêt à étudier un autre projet que le SRB. Quant à Jean Rousseau, il a fait preuve d’une belle ouverture d’esprit, hier, offrant sa collaboration au maire.