Le défi économique de la mairesse Plante
Pour battre Denis Coderre au plan économique, la nouvelle mairesse Valérie Plante aura tout un défi à relever.
Car sous l’emprise de l’ex-maire Coderre, soit de 2014 à 2017, la région administrative de Montréal (île de Montréal) a enregistré la meilleure performance des quatre plus importantes régions économiques du Québec, à savoir par ordre décroissant, Montréal, Montérégie, Capitale-nationale (Québec) et Laval.
Durant le règne Coderre, Montréal a battu d’aplomb la performance économique de l’ensemble du Québec. C’est la conclusion que j’en tire à la suite d’une analyse des statistiques régionales compilées par l’économiste Chantal Routhier des Études économiques de Desjardins.
LES CHIFFRES
Prenons le PIB (produit intérieur brut). À Montréal, le PIB a enregistré lors des quatre dernières années une croissance totale de 14,3 %, comparé à une croissance de 10,6 % pour l’ensemble de la province. Pendant cette même période, Québec croissait de 8,8 % ; la Montérégie de 11,1 % et Laval de 12 %.
C’est également Montréal qui arrive en tête du PIB par habitant, avec un montant de 65 993 $. Montréal fait figure de moteur économique du Québec avec un Pib/habitant beaucoup plus élevé que celui de l’ensemble du Québec, lequel plafonne à 44 219 $. À Québec, le PIB/ habitant s’élève à 49 702 $ ; à 35 002 $ à Laval et à 36 096 $ en Montérégie.
Au chapitre du revenu personnel disponible par habitant, Montréal a enregistré en quatre ans une croissance de 11,5 %... comparativement à 8,9 % pour l’ensemble du Québec. Le revenu personnel disponible (après impôts, taxes, cotisations sociales) est de 28 933 $ à Montréal, soit 959 $ de plus que celui de l’ensemble du Québec.
L’EMPLOI
Lors de cette période de quatre ans, le nombre d’emplois dans la région administrative de Montréal a augmenté de 7,6 %, soit de 73 200 emplois. Cela représente 46 % des 159 100 emplois créés au Québec. Pour l’ensemble de la province, la hausse s’élève à 3,9 %. Dans la Capitale-nationale et en Montérégie, la croissance de l’emploi se chiffre respectivement à 4,9 % et 4,3 %. À Laval ? On note une baisse de 1,8 %.
Un bémol : le taux de chômage sur l’île de Montréal. Il est passé de 9,6 % (moyenne en 2013) à 8,4 % cette année. C’est élevé par rapport à l’ensemble de la province qui affiche actuellement un taux annuel moyen de 6,1 %. Dans la Capitale-nationale, on parle d’un taux de chômage de 4,7 %. En Montérégie, le taux est de 4,6 % et à Laval de 7 %.
L’HABITATION
Concernant le marché de l’habitation, le prix des maisons a progressé au cours du règne de Denis Coderre de 16,2 %. C’est cinq points de pourcentage de plus que l’augmentation de 11,5 % pour l’ensemble du Québec.
Alors qu’à Québec le prix des propriétés est resté au beau fixe, il progressait de 12,5 % en Montérégie et de 9,2 % à Laval.
Au chapitre des investissements (immobilisations, infrastructures, réparations), Montréal jouit d’une forte hausse de 25,9 % en quatre ans, comparé à 11,5 % pour la Montérégie ; à 4,5 % pour la Capitale-nationale ; 0 % pour l’ensemble du Québec et Laval.
Un super bilan économique. Et dire que Denis Coderre s’est luimême planté dans le mur avec la Formule E !