Le Journal de Quebec

Le défi économique de la mairesse Plante

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

Pour battre Denis Coderre au plan économique, la nouvelle mairesse Valérie Plante aura tout un défi à relever.

Car sous l’emprise de l’ex-maire Coderre, soit de 2014 à 2017, la région administra­tive de Montréal (île de Montréal) a enregistré la meilleure performanc­e des quatre plus importante­s régions économique­s du Québec, à savoir par ordre décroissan­t, Montréal, Montérégie, Capitale-nationale (Québec) et Laval.

Durant le règne Coderre, Montréal a battu d’aplomb la performanc­e économique de l’ensemble du Québec. C’est la conclusion que j’en tire à la suite d’une analyse des statistiqu­es régionales compilées par l’économiste Chantal Routhier des Études économique­s de Desjardins.

LES CHIFFRES

Prenons le PIB (produit intérieur brut). À Montréal, le PIB a enregistré lors des quatre dernières années une croissance totale de 14,3 %, comparé à une croissance de 10,6 % pour l’ensemble de la province. Pendant cette même période, Québec croissait de 8,8 % ; la Montérégie de 11,1 % et Laval de 12 %.

C’est également Montréal qui arrive en tête du PIB par habitant, avec un montant de 65 993 $. Montréal fait figure de moteur économique du Québec avec un Pib/habitant beaucoup plus élevé que celui de l’ensemble du Québec, lequel plafonne à 44 219 $. À Québec, le PIB/ habitant s’élève à 49 702 $ ; à 35 002 $ à Laval et à 36 096 $ en Montérégie.

Au chapitre du revenu personnel disponible par habitant, Montréal a enregistré en quatre ans une croissance de 11,5 %... comparativ­ement à 8,9 % pour l’ensemble du Québec. Le revenu personnel disponible (après impôts, taxes, cotisation­s sociales) est de 28 933 $ à Montréal, soit 959 $ de plus que celui de l’ensemble du Québec.

L’EMPLOI

Lors de cette période de quatre ans, le nombre d’emplois dans la région administra­tive de Montréal a augmenté de 7,6 %, soit de 73 200 emplois. Cela représente 46 % des 159 100 emplois créés au Québec. Pour l’ensemble de la province, la hausse s’élève à 3,9 %. Dans la Capitale-nationale et en Montérégie, la croissance de l’emploi se chiffre respective­ment à 4,9 % et 4,3 %. À Laval ? On note une baisse de 1,8 %.

Un bémol : le taux de chômage sur l’île de Montréal. Il est passé de 9,6 % (moyenne en 2013) à 8,4 % cette année. C’est élevé par rapport à l’ensemble de la province qui affiche actuelleme­nt un taux annuel moyen de 6,1 %. Dans la Capitale-nationale, on parle d’un taux de chômage de 4,7 %. En Montérégie, le taux est de 4,6 % et à Laval de 7 %.

L’HABITATION

Concernant le marché de l’habitation, le prix des maisons a progressé au cours du règne de Denis Coderre de 16,2 %. C’est cinq points de pourcentag­e de plus que l’augmentati­on de 11,5 % pour l’ensemble du Québec.

Alors qu’à Québec le prix des propriétés est resté au beau fixe, il progressai­t de 12,5 % en Montérégie et de 9,2 % à Laval.

Au chapitre des investisse­ments (immobilisa­tions, infrastruc­tures, réparation­s), Montréal jouit d’une forte hausse de 25,9 % en quatre ans, comparé à 11,5 % pour la Montérégie ; à 4,5 % pour la Capitale-nationale ; 0 % pour l’ensemble du Québec et Laval.

Un super bilan économique. Et dire que Denis Coderre s’est luimême planté dans le mur avec la Formule E !

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