Le litige entre Bombardier et Boeing loin d’être terminé
Les deux géants ont à nouveau plaidé leurs arguments devant une commission américaine
Bombardier et Boeing ont croisé le fer une fois de plus, hier, à Washington devant la Commission du commerce international (ITC) des États-unis, à la veille d’une décision importante du département du Commerce (DOC) sur la surtaxe de 300 % imposée aux avions C Series.
La lutte entre Boeing et Bombardier est loin d’être terminée concernant les 75avions C Series vendus par la compagnie québécoise à Delta Air Lines, l’an dernier.
Le DOC a déterminé en octobre – dans une décision préliminaire – que Bombardier avait vendu ces appareils à des prix « dérisoires » à Delta. Une décision « finale » dans cet aspect du dossier est attendue aujourd’hui.
Hier, L’ITC cherchait pour sa part à déterminer si Boeing a subi des préjudices en raison de la transaction. Cette décision doit quant à elle être rendue le 1er février, en principe.
Devant L’ITC, l’ambassadeur du Canada David Macnaughton et les représentants de Bombardier et Delta ont rappelé que Boeing n’avait pas posé sa candidature pour cet important contrat, n’ayant pas d’avion de la taille du C Series.
« ATTAQUE NON FONDÉE »
La plainte de Boeing est « une attaque non fondée » envers Bombardier et Delta, a réitéré le vice-président aux communications de Bombardier, Mike Nadolski.
L’entente récemment conclue entre Bombardier et Airbus, qui prévoit le transfert d’une majorité des actions du C Series à l’avionneur européen, comprend la construction d’une nouvelle usine de fabrication en Alabama, aux États-unis, pour ces mêmes avions, a-t-il rappelé, espérant s’attirer les bonnes grâces des autorités américaines.
« Ces installations fourniront aux com- pagnies aériennes américaines un avion construit aux États-unis, éliminant ainsi toute possibilité que Boeing soit lésé par des importations. […] La nouvelle chaîne d’assemblage en Alabama ajoutera 400 à 500 emplois directs aux États-unis. »
OTTAWA SE DIT « PERPLEXE »
Ottawa s’est pour sa part dit « perplexe » face aux faits présentés par Boeing.
« Il est difficile de comprendre comment une entreprise disposant d’une position commerciale et financière enviable et d’un carnet de commandes s’étendant sur près de sept ans pourrait déposer une plainte contre un nouveau venu sur le marché. Boeing a été très franc sur le fait que sa cible n’est pas l’avion qui existe actuellement, le C Series, mais la menace concurrentielle que Bombardier pourrait représenter à l’avenir », a ajouté l’ambassadeur Macnaughton.