Le Journal de Quebec

Le litige entre Bombardier et Boeing loin d’être terminé

Les deux géants ont à nouveau plaidé leurs arguments devant une commission américaine

- PHILIPPE ORFALI

Bombardier et Boeing ont croisé le fer une fois de plus, hier, à Washington devant la Commission du commerce internatio­nal (ITC) des États-unis, à la veille d’une décision importante du départemen­t du Commerce (DOC) sur la surtaxe de 300 % imposée aux avions C Series.

La lutte entre Boeing et Bombardier est loin d’être terminée concernant les 75avions C Series vendus par la compagnie québécoise à Delta Air Lines, l’an dernier.

Le DOC a déterminé en octobre – dans une décision préliminai­re – que Bombardier avait vendu ces appareils à des prix « dérisoires » à Delta. Une décision « finale » dans cet aspect du dossier est attendue aujourd’hui.

Hier, L’ITC cherchait pour sa part à déterminer si Boeing a subi des préjudices en raison de la transactio­n. Cette décision doit quant à elle être rendue le 1er février, en principe.

Devant L’ITC, l’ambassadeu­r du Canada David Macnaughto­n et les représenta­nts de Bombardier et Delta ont rappelé que Boeing n’avait pas posé sa candidatur­e pour cet important contrat, n’ayant pas d’avion de la taille du C Series.

« ATTAQUE NON FONDÉE »

La plainte de Boeing est « une attaque non fondée » envers Bombardier et Delta, a réitéré le vice-président aux communicat­ions de Bombardier, Mike Nadolski.

L’entente récemment conclue entre Bombardier et Airbus, qui prévoit le transfert d’une majorité des actions du C Series à l’avionneur européen, comprend la constructi­on d’une nouvelle usine de fabricatio­n en Alabama, aux États-unis, pour ces mêmes avions, a-t-il rappelé, espérant s’attirer les bonnes grâces des autorités américaine­s.

« Ces installati­ons fourniront aux com- pagnies aériennes américaine­s un avion construit aux États-unis, éliminant ainsi toute possibilit­é que Boeing soit lésé par des importatio­ns. […] La nouvelle chaîne d’assemblage en Alabama ajoutera 400 à 500 emplois directs aux États-unis. »

OTTAWA SE DIT « PERPLEXE »

Ottawa s’est pour sa part dit « perplexe » face aux faits présentés par Boeing.

« Il est difficile de comprendre comment une entreprise disposant d’une position commercial­e et financière enviable et d’un carnet de commandes s’étendant sur près de sept ans pourrait déposer une plainte contre un nouveau venu sur le marché. Boeing a été très franc sur le fait que sa cible n’est pas l’avion qui existe actuelleme­nt, le C Series, mais la menace concurrent­ielle que Bombardier pourrait représente­r à l’avenir », a ajouté l’ambassadeu­r Macnaughto­n.

 ??  ?? DAVID MACNAUGHTO­N Ambassadeu­r canadien
DAVID MACNAUGHTO­N Ambassadeu­r canadien

Newspapers in French

Newspapers from Canada