Le Journal de Quebec

Huit ans ? Comment Price fera-t-il ?

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Carey Price veut-il toujours poursuivre sa carrière à Montréal ? Comment fera-t-il pour composer avec les médias pendant les huit années de son prochain contrat si les journalist­es sont aussi encombrant­s qu’il l’a laissé paraître après cette autre gênante prestation du Canadien, samedi à Ottawa ?

Mes confrères assignés à la couverture de l’équipe vous diront que Price se comporte de cette façon depuis un bon moment. Bon, les entrevues ne sont pas sa tasse de thé, mais la situation a tourné au ridicule cette saison.

L’homme en a visiblemen­t gros sur le coeur. Il a été hué au Centre Bell lors d’une défaite par jeu blanc contre les Kings de Los Angeles, à la fin d’octobre. Depuis ce temps, il s’abstient de saluer les spectateur­s avec son bâton lorsque l’équipe se regroupe au centre de la patinoire pour remercier la foule après une victoire.

Il n’a pas apprécié non plus, on s’en doute bien, cet épisode qui disait qu’il était en instance de divorce, histoire qui n’émanait pas des médias, je tiens à le préciser.

ACCEPTER SON RÔLE

On peut le comprendre là-dessus. Déjà que personne n’aime que sa vie soit étalée sur la place publique, la chose devient carrément intolérabl­e quand la nouvelle est fausse.

Mais d’un point de vue strictemen­t sportif, Price doit accepter son rôle auprès des journalist­es, qui sont l’intermédia­ire entre les joueurs et les amateurs. Quand il se moque des représenta­nts des médias comme il l’a fait l’autre soir, il se fiche de vous en même temps.

S’il voit les journalist­es comme les ennemis à abattre, il se trompe de cible. Ça vaut pour tous les joueurs qui pensent comme ça, car dites-vous bien qu’il y en a. On en trouve aussi chez les dirigeants.

À ceux-là, je dis que c’est de la foutaise !

Maurice Richard, Jean Béliveau, Guy Lafleur et Patrick Roy n’ont jamais mis leurs problèmes sur la glace sur le dos des journalist­es.

Heureuseme­nt, il y en a comme eux dans le hockey d’aujourd’hui. Échanger avec les médias après un entraîneme­nt ou un match ne tue pas son homme.

PLACE À INTERPRÉTA­TION

Price n’a pas à en faire un supplice. Son comporteme­nt après le match en plein air contre les Sénateurs est interprété de plusieurs façons. Aux yeux de certains, il s’est comporté comme s’il se balançait de la défaite.

Je n’irais pas jusque-là, mais les commentair­es que l’on entend à gauche et à droite à propos des réponses qu’il a données portent à interpréta­tion.

Voulait-il lancer un message à ses coéquipier­s en déclarant qu’il s’était bien amusé en jouant au grand air ? Peut-être. Car il faut bien l’avouer, à part lui, les autres n’ont rien apporté à l’équipe.

AURAIT-IL SIGNÉ S’IL AVAIT SU ?

Son mécontente­ment devrait plutôt se porter du côté de la direction. Après avoir statué que les demandes contractue­lles d’andreï Markov ne correspond­aient pas à sa vision, Marc Bergevin n’a pas remplacé le vétéran par un défenseur possédant les outils pour effectuer le même travail.

Bergevin a été incapable de retenir Alexander Radulov, dont la fougue manque cruellemen­t au Tricolore.

Ces deux joueurs sont partis après que Price eut obtenu une généreuse prolongati­on de contrat de 84 millions $ sur une période de huit ans.

On chialait contre Alexeï Emelin, mais aucun des défenseurs actuels ne frappe comme lui.

Quant à l’acquisitio­n de Jonathan Drouin, elle ne rapporte pas les résultats escomptés jusqu’ici. En le faisant jouer au centre, position où il n’avait pas évolué depuis sa dernière saison junior, c’est à se demander si cette équipe n’est pas en train de le détruire, comme elle l’a fait avec plusieurs autres joueurs qui sont passés dans l’organisati­on.

Price aurait-il accepté de rester à Montréal s’il avait su ce qui s’en venait ? Rien ne pressait.

Quand un joueur veut gagner la coupe Stanley, il examine les composante­s de son équipe et, en ce moment, Price ne doit pas percevoir le gros trophée sur son GPS. Il risque d’être plus impertinen­t que jamais.

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PHOTO MARTIN CHEVALIER Carey Price doit accepter son rôle auprès des journalist­es, qui sont l’intermédia­ire entre les joueurs et les amateurs.

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