Le Journal de Quebec

Qui va se lever ?

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Quelle performanc­e décevante du Canadien, samedi à Ottawa ! L’occasion était pourtant belle de lancer un message sur une grande scène, mais les Sénateurs ont totalement éclipsé la troupe de Claude Julien. Le seul point positif fut la performanc­e de Carey Price.

Après une belle victoire contre les Devils jeudi, le Canadien est retombé à plat et ça revient à ce que je disais la semaine dernière. Julien ne sait pas d’un match à l’autre quels joueurs vont se présenter. Plus on avance dans le calendrier, plus les matchs gagnent en importance.

Avec trois matchs dans l’ouest cette semaine, puis trois autres en Caroline et en Floride entre Noël et le jour de l’an, les deux prochaines semaines s’annoncent cruciales. On peut quasiment dire que le Canadien joue sa saison dans les deux prochaines semaines.

Une chose est certaine, l’équipe ne peut se permettre de jouer comme elle l’a fait contre les Sénateurs. Ceux-ci sont pourtant dans la même situation, mais c’est la seule équipe qui jouait du hockey avec l’énergie du désespoir, samedi. Ils étaient là pour gagner et ils ont dominé dans tous les aspects du jeu.

Je crois qu’on aura beaucoup de réponses à nos questions dans les deux prochaines semaines.

Marc Bergevin saura finalement qui veut vraiment gagner dans cette équipe et on revient encore au leadership.

BRASSER LA CABANE

La constance fait défaut et il est temps que quelqu’un se lève et brasse la cabane. Je n’ai pas encore entendu une seule déclaratio­n-choc cette saison. Je veux voir des performanc­es, mais dans les circonstan­ces, j’aimerais voir un joueur défier ses coéquipier­s.

Les trois principaux leaders de cette équipe sont Price, Max Pacioretty et Shea Weber, des gars qui font leur petite affaire sans trop déranger et justement, c’est ce qui me dérange.

Quand je pense aux meilleurs leaders avec qui j’ai joué, je pense à Joe Sakic, à Rob Blake ou Doug Gimour. Leurs coéquipier­s se sentaient obligés envers eux d’une certaine façon. Ces gars-là étaient comme une extension de l’entraîneur et personne ne voulait les décevoir.

Je ne sens pas ça envers Price, Pacioretty ou Weber, même si ce sont des joueurs respectés. C’est pour ça que j’aimerais en voir un se lever et défier ses coéquipier­s publiqueme­nt. Peut-être qu’il se dit certaines choses dans le vestiaire, mais ça n’a pas le même impact que si c’est dit publiqueme­nt.

LA TÊTE SUR LA BÛCHE

Lorsque tu fais une déclaratio­n-choc dans les médias, ça crée vraiment un sentiment d’urgence. Price pourrait, par exemple, dire : « Marquez deux buts et je m’occupe du reste ». Évidemment, ce n’est pas quelque chose que tu peux faire tout le temps, mais il y a des situations où c’est nécessaire et je crois que c’est le moment idéal pour que quelqu’un se mette la tête sur la bûche.

Le seul autre joueur du Canadien qui aurait le statut pour faire une déclaratio­n-choc et réveiller ses coéquipier­s est Brendan Gallagher. Il y a aussi, l’entraîneur, Claude Julien. Ma question est donc : « Qui va se lever? » Je vois des efforts individuel­s, mais la chimie n’est pas là. On dirait que chaque joueur se contente d’un bon match ici et là, mais pour gagner sur une base régulière, ça prend plus que ça. On se contente de peu, il y a trop de passagers et je crois que le moment est parfait pour créer une étincelle et espérons-le, une énergie qui va devenir contagieus­e.

Tout commence avec Price, mais espérons que les meilleurs joueurs de ce voyage seront autres que Gallagher, Paul Byron ou Andrew Shaw. Sinon, le Canadien est dans le trouble.

– Propos recueillis par Gilles Moffet

On aura beaucoup de réponses à nos questions dans les deux prochaines semaines.

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PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN CHEVALIER Carey Price et Shea Weber sont des gars tranquille­s qui font leur petite affaire sans trop déranger.

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