Le Journal de Quebec

Un Beu-bye qui s’améliore

Une revue de l’année divertissa­nte et amusante

- YVES LECLERC

Avec trois éditions derrière la cravate et une année fertile en actualité, toutes les conditions étaient en place pour un Beu-bye de qualité. Comme le bon vin, la revue de l’année de Lucien Ratio et du Théâtre du temps qui s’arrête continue de s’améliorer.

À l’affiche jusqu’au 30 décembre à La Bordée, le Beu-bye 17 profite de l’expérience acquise au cours des trois dernières éditions et de la présence de Claude Breton-potvin, aux chorégraph­ies, qui amène cette revue de l’année à un tout autre niveau.

Le Beu-bye 17, qui met en vedette Ariane Bellavance-fafard, Joëlle Bourdon, Jean-philippe Côté, Philippe Durocher, Nicolas Létourneau et Nicolas-frank Vachon, commence en force avec une première partie constituée de plusieurs bons numéros.

On retrouve un clin d’oeil au passage des Backstreet Boys sur les plaines d’abraham, Gabriel Nadeau-dubois dans une parodie de Despacito, les pastilles de goût, l’espace Séquelles et la carte Aspire de la SAQ qui vend de la marijuana, et la présence de Donald Trump à la tête d’une émission de télé de style caméra cachée, intitulée You’ve Been Trumped.

Le segment sur l’opposition des citoyens de Saint-apollinair­e concernant l’aménagemen­t d’un cimetière musulman, campé dans une époque reculée comme celle des Pays d’en haut, est particuliè­rement cynique et réussi.

Tout comme celui sur Denis Coderre dans une parodie de la vieille série télé Batman mettant en vedette le comédien Adam West, décédé en juin dernier, et la présence d’ariane Bellavance-fafard, qui personnifi­e la mairesse Valérie Plante dans le rôle de la femme-chat.

On fait aussi quelques clins d’oeil amusants sur l’amende reçue parce qu’une comédienne a fumé une fausse cigarette sur la scène du Trident.

Une première partie qui se termine dans l’émotion avec un moment de silence pour les victimes de la tuerie de la grande mosquée et un hommage aux nombreux disparus avec la pièce Free Fallin’ de Tom Petty, décédé en octobre.

LE MAIRE LABEAUME

Après une première partie fort réussie, le Beu-bye propose quelques bons numéros, mais dans un rythme un peu moins soutenu.

Le pastiche du film La La Land, qui met en vedette Justin Trudeau et Mélanie Joly, une allusion décapante à l’extrême droite et un très bon numéro chanté, écrit par Robert Lepage, avec un duo country qui aborde l’intoléranc­e face aux migrants sortent du lot.

Le conte de Noël qui met en vedette le maire Régis Labeaume, personnifi­é par Nicolas Létourneau, est un peu moins convaincan­t et c’est peut-être en raison de son omniprésen­ce dans l’actualité et de son style, parfois, très coloré.

Les six comédiens, appuyés par le musicien Mathieu Campagna, livrent la marchandis­e. Les ressemblan­ces physiques sont parfois un peu moins réussies et c’est tout à fait normal. Les comédiens jouent un grand nombre de personnage­s et ils ne peuvent pas se faire maquiller durant une heure. Ce qui n’empêche pas ce Beu-bye d’être amusant et divertissa­nt.

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? Une parodie des Backstreet Boys, en référence à leur passage sur les plaines d’abraham, lance de belle façon le Beu-bye 17.
PHOTO COURTOISIE Une parodie des Backstreet Boys, en référence à leur passage sur les plaines d’abraham, lance de belle façon le Beu-bye 17.

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