Bombardier perd la première manche contre Boeing
Ottawa et Bombardier promettent de contester la décision de Washington sur les tarifs
« ON ENTEND CONTESTER LA DÉCISION DEVANT L’ALÉNA ET L’OMC AFIN D’ASSURER LA PROTECTION DES INTÉRÊTS DU QUÉBEC » – 85363qu, A604ad,, v3),29r,53.r, 5363str, du Qu-(,)
Bombardier, Ottawa et Québec affirment évaluer toutes les options à leur disposition après que Washington ait confirmé sa décision d’imposer une surtaxe de 292 % à tous les avions C Series vendus aux États-unis.
Sans surprise, le Département du commerce (DOC) des États-unis a accordé une victoire sur toute la ligne à Boeing, qui accuse Bombardier d’avoir vendu ses avions C Series à des prix « dérisoires », et d’être subventionné par Ottawa, Québec et le Royaume-uni.
Des droits antidumping de 79,82 % et des droits compensatoires de 212,39 % seront appliqués à chacun des 76 appareils vendus par l’entreprise à Delta Air Lines, a tranché le DOC. Cette décision « finale » en confirme une autre, préliminaire, rendue en octobre.
PROTECTIONNISME
Ottawa se dit « vivement préoccupé » par la « nature protectionniste » du verdict. « Nous examinerons les décisions pour envisager les prochaines démarches à entreprendre et les possibilités d’appel », a fait savoir la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland.
Ottawa envisage notamment de porter en appel la décision devant un comité indépendant en vertu de l’accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), ou encore de soumettre le différend à l’organisation mondiale du commerce (OMC), selon ce qu’a appris Le Journal.
DÉCONNECTÉ DE LA RÉALITÉ
Le vice-président de Bombardier, Mike Nadolski, affirme que la décision n’a « rien à voir » avec la réalité, « et fait fi des pratiques commerciales en vigueur depuis longtemps dans l’industrie, y compris les prix de lancement et le financement de plusieurs milliards $ des programmes d’avions ». Bombardier fait valoir que Boeing est tout autant subventionné que Bombardier.
La décision d’aujourd’hui « valide les plaintes de Boeing concernant les prix de Bombardier aux États-unis, des prix qui ont nui à notre main-d’oeuvre et à l’industrie américaine », a pour sa part fait valoir Boeing.
Rappelons toutefois que la décision demeure surtout symbolique pour l’ins- tant. D’une part parce que son application est conditionnelle à celle de la Commission du commerce international (ITC) des États-unis. La surtaxe de 292 % s’appliquera seulement si L’ITC détermine que la vente des C Series à Delta a causé des torts à Boeing, en février.
En outre, Delta a affirmé lundi devant L’ITC qu’elle n’avait pas l’intention de prendre possession des avions Bombardier assemblés à Mirabel. Afin d’éviter la surtaxe, elle attendra plutôt que des C Series sortent d’une nouvelle chaîne de fabrication située à Mobile, en Alabama, même si cela retarde de deux ans la livraison des appareils.
« Notre confiance dans une décision juste et équitable de L’ITC est en chute libre », a commenté le coordonnateur du syndicat des machinistes de Bombardier, David Chartrand.
PLAINTE
Rappelons qu’en 2016, 75 avions C Series ont été vendus à Delta, premier client « majeur » de Bombardier pour ses avions C Series.
Un an plus tard, Boeing a porté plainte, affirmant que Bombardier a fait du « dumping », ou vendu ses avions à des prix dérisoires.