Un record d’enquêtes sur la police cette année
Total de 48 investigations indépendantes au Québec
Il n’y a jamais eu autant d’enquêtes qu’en 2017 sur les interventions des policiers québécois se soldant par un mort ou un blessé grave.
Le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI), chargé d’investiguer lorsqu’une personne meurt ou est gravement blessée durant une intervention ou une détention policière, n’a pas chômé cette année.
L’organisation a amorcé un record de 48 dossiers, soit six de plus qu’en 2015, lorsque le précédent sommet avait été atteint.
L’an dernier, 37 enquêtes indépendantes avaient été déclenchées, dont 20 sous la responsabilité du BEI, qui a débuté ses opérations en juin 2016.
« C’est effectivement un nombre plus élevé que ce à quoi on s’attendait », a indiqué le porte-parole du BEI, Martin Bonin-charron.
RENFORT
D’après celui-ci, il serait prématuré de tirer des conclusions expliquant cette hausse.
« Ce sont des évènements sporadiques et imprévisibles, qui ne sont pas nécessairement le reflet d’une tendance », a-t-il expliqué.
Environ la moitié des dossiers ouverts cette année — 25 — comportent des décès.
La police de Montréal et la Sûreté du Québec (SQ) sont les corps policiers les plus enquêtés, avec 13 cas chacun.
Toutes les investigations entamées en 2017 sont toujours en cours, à l’exception d’une, qui a été transférée au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) pour analyse, en novembre dernier.
Pour pallier la tâche de plus en plus importante, le BEI accueillera huit nouveaux enquêteurs — dont sept femmes — dans ses rangs en janvier prochain, portant le nombre à trente.
Le BEI peut aussi investiguer les allégations criminelles concernant des policiers, à la demande du ministre de la Sécurité publique.
ENQUÊTES CRIMINELLES
Depuis sa création, l’organisme a entamé 24 enquêtes criminelles, dont la vaste majorité concerne de potentielles infractions de nature sexuelle.
Un seul policier a été inculpé cette année à la suite d’une enquête indépendante menée par la SQ en 2016. Christian Gilbert, un membre du groupe tactique d’intervention de la police de Montréal, a été accusé de l’homicide involontaire de Bony Jean-pierre.