5 gaffes politiques en 2017
Plusieurs politiciens se sont mis un pied dans la bouche au cours des 12 derniers mois Charles Lecavalier
Que ce soit l’entourage de Philippe Couillard, François Legault ou Jean-françois Lisée, tous les partis ont commis des bévues en 2017. Voici en rappel les pires bourdes politiques de l’année. Septembre Un harceleur allégué était candidat
Le PLQ a perdu son château fort électoral de Louis-hébert. La caquiste Geneviève Guilbault a pris d’assaut la forteresse libérale et l’a remportée avec une majorité écrasante contre la libérale Ihssane El Ghernati, le… huitième choix du PLQ. Auparavant, l’ex-directeur de cabinet de Philippe Couillard, Jean-louis Dufresne, avait plutôt choisi le vieux routier libéral Éric Tétrault, une décision rapidement critiquée. M. Tétrault a dû démissionner après qu’un rapport commandé par la minière Arcelormittal datant de 2014 a été déterré par La Presse. Ce document démontrait que le candidat libéral avait entre autres harcelé psychologiquement deux femmes lorsqu’il était directeur des affaires publiques de la compagnie. M. Tétrault a dû partir, jetant le discrédit sur le processus de vérification des candidatures au PLQ. Cet événement serait la « goutte d’eau » qui a fait déborder le vase et mené au départ de Jean-louis Dufresne.
Octobre Vallée se contredit avec la loi sur la neutralité
Stéphanie Vallée s’est contredite durant l’étude, puis lors de la présentation de sa loi sur la neutralité religieuse.
Cette pièce législative demande aux citoyens d’avoir le visage découvert lorsqu’ils reçoivent un service. Durant son étude, Mme Vallée a indiqué aux partis d’opposition qu’un passager devait avoir le visage dévoilé durant tout le trajet d’autobus, par exemple. Lors de l’adoption de la loi, elle a souligné que cette exigence ciblait la burka, le niqab, mais aussi une cagoule ou même des verres fumés.
À la suite de vives critiques, Mme Vallée a reculé quelques jours plus tard sur l’interprétation de sa loi : plus question d’interdire le visage voilé en tout temps dans les autobus. Malgré ces bévues, elle a évité l’outrage au Parlement. Le leader parlementaire libéral Jean-marc Fournier a plaidé qu’il y a une différence entre un témoignage « non préparé et malhabile » et une intention de tromper. Pour ses adversaires, c’est toutefois une preuve que la loi est floue et inapplicable.
Mars Lessard et Coiteux dans la tempête
Les ministres Laurent Lessard (Transports) et Martin Coiteux (Sécurité publique) ont eu toute la misère du monde à expliquer pourquoi 300 véhicules sont restés coincés toute la nuit sur l’autoroute 13 à Montréal le 14 mars dernier. M. Lessard a commencé la journée en enguirlandant les journalistes qui lui posaient des questions sur un ton qu’il n’a pas apprécié. M. Coiteux a de son côté affirmé que « des gens ne voulaient pas quitter leur véhicule » et qu’ils ont refusé l’évacuation. Il a ensuite jeté le blâme sur le ministère des Transports en indiquant aux médias que c’est le MTQ qui a mal informé son équipe sur la gravité de la situation. Philippe Couillard a dû intervenir et a demandé une enquête sur ce cafouillage.
Septembre Legault révèle une conversation privée avec la PM de l’ontario
François Legault s’est retrouvé dans un embrouillamini diplomatique alors que la première ministre de l’ontario Kathleen Wynne l’a critiqué pour avoir révélé le contenu d’une conversation privée et l’a accusé d’avoir déformé ses propos. Le chef caquiste avait affirmé sur les médias sociaux, après la rencontre, que Mme Wynne était favorable à une « baie James du 21e siècle » : la construction de nouvelles centrales hydroélectriques au Québec pour exporter de l’électricité dans la province voisine. C’est faux, a indiqué la politicienne. Contre toute attente, François Legault a maintenu qu’elle était « ouverte » à son plan. Elle a dû nier une deuxième fois. « Ce n’est tout simplement pas vrai que j’étais ouverte à un plan », a-t-elle rétorqué, en ajoutant qu’elle se posait même des questions sur les impacts environnementaux de la grande hydraulique.
Novembre Lisée annonce un projet de loi sans en parler à ses députés
Le chef péquiste Jean-françois Lisée a annoncé sans avoir consulté son caucus qu’il déposerait un projet de loi musclé destiné à promouvoir la laïcité de l’état québécois. Il envisageait même d’inclure dans sa pièce législative l’interdiction partielle ou totale du port du voile intégral dans l’espace public. Erreur : le doyen de l’assemblée nationale François Gendron a rapidement dit aux journalistes que M. Lisée n’en avait pas parlé au caucus. Plusieurs députés ont refusé de revivre le traumatisme de la charte des valeurs proposée par Bernard Drainville : « J’ai constaté qu’il n’y avait pas un consensus assez large pour faire ce choix politique maintenant », a admis M. Lisée en reculant.