Sauvetage spectaculaire sur le fleuve
La victime a passé plus d’une quinzaine de minutes dans l’eau glacée et a souffert d’hypothermie sévère
Un homme dans la trentaine a été secouru in extremis lors d’une opération de sauvetage hors du commun, après qu’il s’est retrouvé dans les eaux glaciales du fleuve Saint-laurent pendant 15 à 20 minutes, hier matin.
Ce sont des passagers de la traverse en provenance de Lévis qui ont alerté l’équipage du bateau.
Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a confirmé qu’il s’agit d’un geste volontaire. L’homme s’est jeté à l’eau à partir d’un quai à proximité de la traverse, à Québec.
Dès qu’il a été extirpé de l’eau, l’individu a été pris en charge par les ambulanciers. Il était en hypothermie sévère, indique Bill Noonan, porte-parole au Service de prévention contre les incendies de la Ville de Québec (SPCIQ).
Un passager a vu la scène se dérouler sous ses yeux.
« On l’a vu, dans la glace. Le courant était très fort. À la vitesse à laquelle la marée descend, j’ai l’impression que ça faisait quelques minutes qu’il était dans l’eau », raconte Denis Boucher.
« On a avisé le personnel du bateau et ils ont lancé des bouées de sauvetage, mais il ne bougeait pas. Avec les mouvements de glace, je vous dirais que c’est vraiment miraculeux qu’il l’ait sorti de là », poursuit le témoin.
Selon M. Boucher, l’hypothermie semblait déjà avoir sévèrement gagné son corps. « Il nous voyait, mais il ne semblait pas pouvoir faire plus », explique-t-il.
« LUTTE CONTRE LES GLACES »
L’équipage a utilisé une petite embarcation d’urgence. Au prix d’efforts et à l’aide d’une perche, des employés de la traverse sont parvenus à extirper l’individu de l’eau.
« Quand le bateau se rapprochait de lui, les glaces le repoussaient. C’était une lutte contre les glaces. Tout le monde essayait de lui parler pour qu’il reste éveillé », raconte M. Boucher.
La victime s’est finalement accrochée à une perche tendue par l’équipage.
« Le personnel a été extraordinaire. Celui qui a manoeuvré le bateau de sauvetage, c’était spectaculaire de le voir », termine-t-il.
Jean-françois Roy, superviseur à la Coopérative des techniciens ambulanciers de Québec (CTAQ), indique que les ambulanciers ont immédiatement retiré les vêtements mouillés.
« Ils l’ont enveloppé dans des couvertes et des pellicules de plastique pour faire un pare-vapeur, pour ne pas perdre le peu de chaleur qui lui restait. Une couverture chauffante a été installée sur son corps. Il était conscient et il parlait », indique M. Roy.