Il entretenait des liaisons avec cinq de ses employées
L’ex-patron des conseillers en RH plaide coupable
L’ancien directeur général de l’ordre des conseillers en ressources humaines risque la radiation à vie après avoir entretenu des liaisons secrètes avec cinq de ses employées, allant même jusqu’à avoir des relations sexuelles au bureau.
Florent Francoeur, maintenant âgé de 59 ans, a plaidé coupable à trois chefs d’accusation, hier, devant le conseil de discipline de sa profession, en lien avec des inconduites sexuelles lorsqu’il était à la tête de l’ordre.
Décrit comme « admirable », « charismatique » et « ambitieux » par les victimes qui sont tombées sous son charme, celui qui a dirigé l’ordre des conseillers en ressources humaines pendant 23 ans profitait notamment de rencontres professionnelles pour avoir des rapports sexuels sur son lieu de travail avec des employées.
Ironiquement, les conseillers en ressources humaines sont ceux qui doivent gérer les cas d’inconduite ou de harcèlement sexuel dans le contexte professionnel.
« C’était quelqu’un qui était au sommet [d’une] profession qui met l’accent sur les relations employeurs et employés, a résumé Me Jacques Prévost, qui représentait le syndic. Cela détruit le sens du message public de l’ordre. »
MANQUE DE DÉSIR SEXUEL
Florent Francoeur a utilisé le même procédé sur une période de 20 ans pour aborder les plaignantes et entretenir des relations parfois concomitantes avec elles, selon les conclusions de l’enquête du syndic Gilbert Rousseau.
Il faisait des avances à ses employées en se plaignant du manque de désir sexuel pour sa femme et gardait les histoires parallèles secrètes.
Comme il était responsable des évaluations du rendement de ses employées, lorsque les idylles venaient à terme, il démontrait de l’insatisfaction quant à leur productivité.
Quatre des cinq femmes ont fini par démissionner de leur poste après des congés de maladie entre 2013 et 2015.
NOMMÉ PENDANT L’ENQUÊTE
C’est finalement une plainte déposée à l’été 2015 par l’une des victimes qui a déclenché cette démarche « hors de l’ordinaire » du syndic.
Florent Francoeur a rapidement démissionné de son poste au début de l’enquête, avant d’être nommé au sein de la Commission des partenaires du marché du travail par le gouvernement libéral en décembre de la même année.
Il en est toujours le président, selon le site web de l’organisme.
Dans une évaluation commandée par la défense, le psychologue et sexologue Marc Ravart soutient que le PDG déchu reconnaît « s’être placé en situation de conflit d’intérêts par ses inconduites sexuelles ».
Toutefois, selon lui, Florent Francoeur ne présenterait pas de signes de déviances ou de prédation et n’a rien « d’un agresseur ou d’un harceleur sexuel au travail ».
« Il comprend que son poste dictait un comportement irréprochable », a aussi relevé Me Jean-françois Lehoux.
L’avocat a noté que son client avait accepté d’enregistrer une réponse à l’accusation pour éviter aux cinq femmes de témoigner et qu’il avait collaboré à l’enquête.
Dans une suggestion commune, les deux parties ont recommandé à la présidente du conseil de discipline, Me Julie Charbonneau, de radier à vie Florent Francoeur et de lui imposer une amende totale de 10 500 $.
Le conseil de discipline a 90 jours pour rendre sa décision.