Quel rendement doit-on espérer pour ses placements ?
Lorsqu’on questionne les investisseurs sur les attentes de rendement qu’ils ont pour leurs placements, les réponses oscillent souvent entre 4 et 7 %. Les plus téméraires désirent même obtenir plus de 10 % de moyenne annuelle. Évidemment, on comprendra que pour récolter un rendement aussi élevé (année après année), on doit exposer la presque totalité de son portefeuille aux actions.
Depuis mars 2009, le S&P500 a connu une poussée en continu de +213 %. Avec au-delà de 100 mois de hausse, l’indice est dans son second marché haussier le plus long de son histoire depuis la Deuxième Guerre mondiale. Rappelons que cette séquence de croissance fait suite à une extraordinaire déconfiture engendrée par la crise américaine du papier commercial. Mais voilà, on se retrouve en 2018 et les actions nord-américaines sont gonflées à bloc. Est-il toujours approprié ou même souhaitable de se fixer des objectifs de rendement encore aussi élevés ? Certainement pas.
L’ANALYSE FONDAMENTALE DIT NON
Pour qualifier la valeur d’une action, on doit la mesurer par rapport à quelque chose de tangible. Dans l’économie de marché, pour un édifice à logements, on peut le faire par rapport à des revenus de loyers et dans le cas d’une société par actions, par rapport à ses bénéfices. Ainsi, si je prends la valeur de l’action d’amazon, qui s’échange à 1168 $, le bénéfice par action n’est que de 3,94 $. Donc, j’ai un ratio Cours de l’action/ Bénéfices de 296. En d’autres mots, avec le taux de profits actuel d’amazon, je pourrais récupérer ma mise de fonds investie dans l’action dans 296 ans. Est-ce raisonnable ? Est-ce que cela a du sens ? Bien sûr que non.
Pour ceux qui désirent suivre la foule et entrer maintenant dans le marché des actions, sachez que dans l’ensemble, avec un ratio moyen de 25, les actions américaines sont TRÈS chères. Donc, si vous achetez un FNB indiciel calquant
le S&P500 ou le S&P/TSX du Canada aujourd’hui, ça peut prendre des années à le rentabiliser. Les analystes d’invesco Canada estiment qu’en se fiant aux moyennes historiques, si on achète les grands indices à 25 fois les bénéfices,
notre rendement annuel composé futur pourrait bien être proche de… 0 %.