Le Journal de Quebec

D’insidieux à insipide

Le quatrième volet de la saga d’épouvante n’arrive pas à la cheville de la première production

- BRUNO LAPOINTE

Avec sa surabondan­ce de clichés, son absence de frissons et sa forte odeur de réchauffé, espérons que

Insidieux : La dernière clé mettra enfin un terme à la saga d’épouvante, jadis prometteus­e.

Débarqué sur les écrans en 2010, le premier volet de la série Insidieux s’est rapidement imposé comme un des meilleurs récits d’horreur du nouveau millénaire. Pourtant, sept années et quatre films plus tard, la mention du titre Insidieux ne procure plus aucun frisson, le souvenir de l’excellent premier film ayant été terni par des suites de qualité nettement inférieure.

Aujourd’hui, la médium Elise Rainier reprend du service pour aider un homme aux prises avec une entité maléfique qui refuse de quitter son domicile. Le hic ? L’esprit malveillan­t est prisonnier de la même demeure où elle a grandi et découvert ses pouvoirs de communicat­ion avec l’au-delà. Insidieux : La dernière clé en profite donc pour se pencher au passage sur l’enfance de la médium, sombrant par moments dans le mélodrame sirupeux et, honnêtemen­t, bien superflu.

TERREUR ABSENTE

Même s’il nous avait impression­nés en 2014 avec sa première offrande, The

Taking of Deborah Logan, le cinéaste américain Adam Robitel ne parvient pas à instaurer de réel climat de terreur, ni même de tension, avec Insidieux : La

dernière clé. Il s’appuie plutôt sur des mécanismes faciles et éculés afin d’offrir quelques instants de léger inconfort, ô combien brefs et épars.

Bref, on sursaute par moments, mais la véritable angoisse manque cruellemen­t à l’appel dans ce quatrième volet.

Leigh Whannell déçoit également en signant un scénario nettement en deçà de ce à quoi il nous a habitués avec, notamment, les deux premiers chapitres de la saga Décadence et le tout premier Insi-

dieux. Alors que son concept du « plus loin », ce monde parallèle s’apparentan­t au purgatoire, offre des possibilit­és pratiqueme­nt infinies, le scénariste a préféré remâcher les mêmes éléments des volets précédents.

LIN SHAYE SAUVE LES MEUBLES

Heureuseme­nt, Insidieux : La dernière

clé ramène Lin Shaye dans le rôle d’elise Rainier. Même aux prises avec des dialogues souvent risibles, l’actrice parvient à sauver les meubles avec une son charisme et une interpréta­tion sincère et nuancée.

On s’en voudrait également de passer sous silence la créature maléfique terrorisan­t les personnage­s d’insidieux : La

dernière clé qui, à défaut d’être originale, est franchemen­t bien réussie. Dommage qu’il s’agisse du principal élément qu’on retienne véritablem­ent, quelques jours après le visionneme­nt.

Insidieux : La dernière clé Un film d’adam Robitel. Avec Lin Shaye, Leigh Whannell, Angus Sampson. À l’affiche.

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PHOTO COURTOISIE SONY PICTURES Lin Shaye parvient à sauver les meubles dans ce film loin d’être un classique.

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