Un « désaveu » pour le projet de la CAQ, dit Gaudreault
En affirmant qu’il ne pourrait justifier la construction de nouveaux barrages, le PDG d’hydro-québec a servi « une gifle très claire » au projet de baie James du 21e siècle de François Legault, affirme le Parti québécois.
« Il est poli, mais il envoie tout un message de désaveu à l’endroit de François Legault et de son plan de match de construire des nouveaux barrages », lance le porte-parole du PQ en matière d’environnement, Sylvain Gaudreault.
SURPLUS
En entrevue avec Le Journal, le patron d’hydro-québec, Éric Martel, a affirmé que la consommation d’hydroélectricité stagne au Québec et pourrait bientôt décroître. Cela entraînera des surplus qu’hydro-québec devra écouler sur les marchés étrangers ou en attirant des entreprises énergivores.
« Il y a encore un potentiel énorme : on pourrait doubler notre production hydroélectrique, mais aujourd’hui je ne peux pas, comme PDG d’hydro-québec, justifier la construction d’un nouveau barrage », a-t-il confié au Journal.
BAIE JAMES DU 21E SIÈCLE
Malgré ces surplus à prévoir, le chef de la CAQ, François Legault, souhaite construire de nouvelles centrales afin d’augmenter les exportations en hydroélectricité du Québec vers l’ontario et l’est des États-unis.
François Legault a annoncé le projet – qu’il a surnommé la « baie James du 21e siècle » – en grande pompe lors d’un congrès de la CAQ en novembre 2016. Toutefois, le leader caquiste n’a toujours pas dévoilé les détails de son plan.
Sylvain Gaudreault estime que François Legault devra le faire avant les élections prévues à l’automne prochain. « Il faut qu’il rende des comptes, dit le critique péquiste. Il doit dire quelles rivières il vise, comment il va les construire [les barrages], pour quels marchés et à quel prix. »
LA CAQ GARDE LE CAP
Dans une réponse acheminée par courriel, la CAQ dit toujours souhaiter « qu’hydro-québec augmente ses exportations d’électricité et planifie la construction de futurs barrages ». « L’hydroélectricité demeure encore à ce jour une de nos plus grandes richesses », souligne un de ses attachés de presse, Ewan Sauves.
« Pour ce qui est des vieux partis, ils n’ont certainement pas de leçons à donner avec leur projet conjoint de cimenterie à Port-daniel, qui a engouffré des centaines de millions d’argent public pour construire l’usine la plus polluante du Québec », ajoute-t-il.