FIGÉ DANS LA GLACE
Quelque soixante résidents du secteur Duberger-les Saules sont sinistrés
Les sinistrés du secteur Duberger-les Saules n’ont pu qu’observer, impuissants, le désastre que la nature leur fait subir, 24 heures après que la rivière Saint-charles a dévié de sa trajectoire pour inonder soudainement le quartier.
Les pompiers n’ont pu intervenir en raison du fort courant qui rendait périlleuse une opération visant à désengorger l’embâcle qui bloque la voie aux eaux de la rivière.
Une marée aussi importante que subite a inondé le secteur, samedi, en début d’après-midi. Un amoncellement de glaces sur la rivière Saint-charles a fait dévier le courant vers le quartier résidentiel, forçant l’évacuation de près d’une quarantaine de résidences sur les avenues Saint-léandre, Grandbois et Marivaux.
« Différentes raisons » ont contraint les pompiers à ne pas briser l’amas de glaces au plus vite. Le puissant courant et le risque d’aggraver la situation ont astreint les autorités à la patience.
« On a fait une brèche minime, parce qu’on ne veut pas déplacer cet embâcle plus bas. Si on le fait, on va créer un autre mouvement qui risquerait d’affecter une cinquantaine, voire une centaine d’autres résidences et commerces », explique l’expert en sécurité civile à la Ville de Québec, Michel Therrien.
« Le débit de la rivière est encore très élevé, le niveau du lac Saint-charles aussi. Avec la température, le ruissellement modère et on sent que le débit commence à se calmer », observe-t-il, sans toutefois préciser pour combien de temps les sinistrés seront privés de domicile.
PRUDENCE
Les autorités joueront ainsi de prudence dans l’espoir de voir la situation se résorber. En raison du niveau trop élevé du lac Saint-charles, les vannes du barrage qui se trouve en amont de la zone sinistrée n’avaient pu diminuer le débit de la rivière.
« Cette nuit, on devrait être en mesure d’abaisser les vannes du barrage, ce qui devrait diminuer le débit », espérait M. Therrien, hier.
« La prévision, c’est que tôt [ce] matin, on va être capables de travailler pour refaire une circulation d’eau à travers le centre de l’embâcle », souhaitait l’expert de la Ville.
Celui-ci souligne que l’estacade Lebourgneuf, située en amont et installée à la suite d’inondations répétées entre 1974 et 1981, a certainement permis de diminuer l’importance de l’embâcle.
À L’AFFÛT
Si les travaux sont dans un premier lieu dirigés par la Ville de Québec, dont le maire Régis Labeaume suit la situation « de très près », les yeux de plus hautes instances sont aussi rivés sur le secteur Duberger-les Saules.
Le ministre de la Sécurité publique Martin Coiteux, qui devrait prendre la parole en après-midi, est également à l’affût des derniers développements. Son collègue de Vanier, Patrick Huot, s’est avoué impressionné par l’ampleur des dégâts.
« C’est un drame épouvantable », constate le député de l’endroit, qui a également été conseiller municipal de Duberger de 2005 à 2008.
« Dès qu’il y a débordements de cours d’eau, le programme du gouvernement du Québec peut s’appliquer », pointe l’élu, rappelant les inondations qui ont notamment frappé en Outaouais l’été dernier.
Par ailleurs, une rencontre est prévue aujourd’hui avec les sinistrés, à qui sont également offerts des services psychosociaux, au besoin. La Croix-rouge assurera des services à une douzaine de sinistrés jusqu’à demain, après quoi cette aide pourrait être prolongée à la demande de la Ville de Québec.
À noter que les travaux devraient passablement perturber la circulation dans le secteur, puisque le pont qui enjambe la rivière Saint-charles sur le boulevard Père-lelièvre sera fermé au trafic.