Des Québécoises connues appuient les dénonciatrices
Elles cosignent une déclaration en soutien au mouvement #Moiaussi
Plus de 180 personnalités féminines québécoises ont signé une déclaration commune en réponse à la lettre publiée en France qui défend la « liberté d’importuner » des hommes.
La déclaration #Etmaintenant rassemble des femmes de tous les horizons, dont Fabienne Larouche, Liza Frulla, Micheline Lanctôt, Julie Snyder et Fatima Houda-pepin. Elles y expriment leur soutien envers les victimes de violence sexuelle qui ont pris la parole pendant le mouvement #Moiaussi cet automne.
La semaine dernière, un collectif de 100 Françaises, dont l’actrice Catherine Deneuve, a publié une lettre dans le quotidien Le Monde pour défendre la « drague insistante ». Ce message allant à l’encontre de l’élan né de l’affaire Weinstein s’est attiré les foudres de bien des féministes, dont Léa Clermont-dion et Aurélie Lanctôt.
« J’ai reçu cette lettre-là comme une gifle en plein visage. J’ai trouvé ça très condescendant, à la limite violent, parce qu’on reculpabilise les victimes », mentionne l’animatrice et auteure Léa Clermont-dion, qui a elle-même dénoncé son agresseur allégué, Michel Venne, en octobre dernier.
« La déclaration dans Le Monde nous a beaucoup ébranlées, parce que c’est comme si soudain, il y avait un courant de désaveu envers les femmes qui ont dénoncé leur agresseur », ajoute la chroniqueuse Aurélie Lanctôt.
PAS LA FIN DE LA SÉDUCTION
Les deux femmes ont été invitées sur le plateau de Tout le monde en parle hier soir pour discuter des points défendus par la lettre controversée. Après la diffusion de l’émission hier, elles ont publié en ligne leur propre déclaration, en collaboration avec Josée Boileau, Françoise David, Francine Pelletier et Elisabeth Vallet.
Elles y font notamment valoir que le fait que les femmes posent leurs limites ne veut pas dire que le « jeu de la séduction » doit disparaître ou qu’une « chasse aux sorciers » est lancée.
« On n’a jamais dénoncé les rapports de séduction, au contraire, indique Léa Clermont-dion. Le problème, c’est quand il y a l’absence de consentement ou qu’il y a un abus. On ne peut pas banaliser ça. »
Les instigatrices du projet ont intitulé leur lettre #Etmaintenant afin de mettre l’accent sur ce qu’il reste à faire pour atteindre « une véritable égalité des sexes ». « Il faut donner plus d’aide aux victimes en amont et en aval, autant pour prévenir que pour guérir », résume Mme Clermont-dion.