Le Journal de Quebec

Les carrefours giratoires causent plus d’accidents

Les collisions graves sont toutefois en forte baisse

- PASCAL DUGAS BOURDON

Les carrefours giratoires ont fait augmenter le nombre d’accidents sur les routes du Québec, mais ils ont entraîné une diminution du nombre de collisions avec blessés.

Pour arriver à ce constat, des ingénieurs engagés par le ministère des Transports ont comparé le nombre et la gravité des accidents à 17 endroits avant (2000-2002) et après (2011-2013) l’implantati­on d’un carrefour giratoire.

HAUSSE DE 9 %

Ainsi, le nombre d’accidents aux carrefours giratoires étudiés a augmenté de 9 % durant cette période, pendant que le nombre de collisions aux intersecti­ons convention­nelles a plutôt diminué de 9 %, précise la fiche d’informatio­n technique.

Le portrait est cependant radicaleme­nt différent lorsqu’on s’attarde aux accidents avec blessés. Les collisions qui ont provoqué des blessures ou la mort ont diminué de 63 % aux intersecti­ons dotées d’un carrefour giratoire, contre seulement 13 % ailleurs.

Comme un carrefour giratoire n’oppose jamais des véhicules à angle droit, les collisions sont ainsi moins sévères et les blessures moins graves.

À l’inverse, « le fait que les usagers sont peut-être moins familiers avec les carrefours giratoires » explique en partie pourquoi le nombre d’accidents a augmenté après ces aménagemen­ts.

L’augmentati­on des débits de circulatio­n à ces endroits peut également avoir joué un rôle.

GAIN DE 225 000 $ PAR CARREFOUR

Même si les carrefours giratoires coûtent plus cher à construire et à entretenir qu’une intersecti­on convention­nelle, la diminution des accidents graves en fait une option avantageus­e en termes de coût.

Comme un accident grave est plus coûteux pour la société qu’un accident strictemen­t matériel, les experts ont constaté que le gain en sécurité est d’environ 225 000 dollars par année, par carrefour.

« Il suffit d’environ 12 ans pour que les bénéfices en sécurité dépassent les coûts de constructi­on et d’entretien. La durée de vie d’un carrefour giratoire serait de l’ordre de 25 à 30 ans », ont résumé les chercheurs.

Ces derniers concluent d’ailleurs que le carrefour giratoire « représente une solution avantageus­e et durable pour la sécurité routière » lorsque les conditions générales pour son aménagemen­t sont remplies.

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PHOTO PASCAL HUOT Les collisions qui ont provoqué des blessures ou la mort ont diminué de 63 % aux intersecti­ons dotées d’un carrefour giratoire, contre seulement 13 % ailleurs.

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